La concertation sur l'Acte II de l'exception culturelle a officiellement été lancée à la fin du mois de juillet. La conduite de cette mission interministérielle a été confiée à l'ex-patron de Canal+ Pierre Lescure qui doit rendre ses propositions au mois de mars 2013.

Cette mission va aborder plusieurs sujets comme la chronologie des médias, le développement de l'offre légale et plus généralement toutes les questions en relation avec les contenus numériques et les pratiques culturelles. En filigrane se décidera également le devenir de la Hadopi et de la réponse graduée pour lutter contre le téléchargement illégal.

Interrogé par le Nouvel Obs, Pierre Lescure met en avant la nécessité d'une telle mission en insistant sur le fait que la télévision connectée va bientôt pénétrer tous les foyers. " Si rien ne change, le téléspectateur aura rapidement accès à tout, y compris de l'illégal. Ce serait alors un sacerdoce de ne pas céder à la tentation ".

Pierre-Lescure Dans l'attende des débats, il ne se prononce pas sur une suppression de la Hadopi. Il souligne néanmoins un effet pédagogique avec un " consommateur qui se tourne de plus en plus vers le légal ". Une offre légale qui sera manifestement le cheval de bataille de sa mission. " Mais est-ce dû au battage médiatique autour de la Hadopi ? À la peur de la sanction ? "

Quoi qu'il en soit, on retrouve dans les propos de Pierre Lescure des arguments à l'origine de la Hadopi ou d'initiatives comme la Carte Musique qui s'est pourtant soldée par un échec : " il faut habituer la jeune population à payer pour une contribution culturelle, comme elle paye pour une sonnerie de mobile ".

Si le sort de la coupure de l'accès à Internet comme sanction semble scellé ( et n'a du reste jamais été appliquée ) avec un abandon très probable, Pierre Lescure n'imagine pas l'absence d'un dispositif de surveillance et de sanction :

" Il semble incontournable de le conserver, mais ce ne sera pas le centre de l'action culturelle. Si on part de la sanction, on échouera. Il faut s'interroger sur le financement de la création et le développement de l'offre légale. "


Rigueur budgétaire en attendant
Toujours au Nouvel Obs, Aurélie Filippetti a dressé un constat d'échec de la Hadopi dans sa mission de développement de l'offre légale. Une action qui est notamment passée par la labellisation des offres légales via le logo PUR ( Promotion des Usages Responsables ).

La ministre de la Culture et de la Communication annoncera à la rentrée de septembre des décisions budgétaires :

" Je vais demander que les crédits de fonctionnement de la Hadopi soient largement réduits pour l'année 2012. […] Sur le plan financier, 12 millions d'euros annuels et 60 agents, c'est cher pour envoyer un million d'emails. "