Le ver solitaire

Ceux qui ont bien suivi la série depuis le premier épisode résolument minimaliste sorti sur PC et consoles, se souviennent bien évidemment des volets les plus pertinents, à savoir Worms Armageddon et, dans une moindre mesure, Worms World Party. Les épisodes suivants ayant pris une autre dimension en terme de gameplay à cause de l’orientation des environnements en 3D, la prise en main se voulait plus aléatoire, ce qui se répercutait inévitablement sur l’intérêt. Vous vous en doutez, l’amusement est le fer de lance de la licence, surtout en multijoueur.

Team17 a su écouter ses consommateurs et s'est décidé à adopter à nouveau une orientation de jeu en 2D, comme nous avons pu le constater dans Worms : Open Warfare sur console portable. Cette fois-ci c’est la Wii qui profitera de son Worms, façonné à l’ancienne, afin de plaire aux nombreux fans. On reprend ainsi la main sur ses techniques d’inclinaison / puissance de ses tirs selon la direction et la vitesse du vent. Une saveur palpable se ressent donc indubitablement et on se voit déjà peaufiner ses lancés de grenades et autres tir de bazooka au millimètre près.


Seulement, l’équipe de développement ne s’est pas reposée sur ses lauriers puisque le contenu du jeu diffère quelque peu avec les bases connues de la plupart d'entre-nous. En effet, le titre se veut artistiquement plus orienté vers des aventures galactiques, arborant au passage une interface plus cosmique, à l’image du poste de commande de la navette de nos quatre vers foufous. Un peu fouillis et surtout mal inclinés, les écrans des menus minimisent les détails et rendent la navigation quelque peu brouillonne. Cela se remarque surtout dans les paramètres de customisation de votre fine équipe. Finies donc les interfaces hautes en couleurs, épurées et ultra-claires. Dommage.

Outre cette petite lacune, le titre se veut "thématiquement" similaire aux anciennes productions, comprenant une phase d’entraînement pour se faire la main avec les déplacements de vos vers, ainsi que les possibilités offertes avec les nouvelles armes aussi loufoques qu’efficaces mises à disposition. Car des nouvelles options d'attaque, il y en a, à la différence près qu’elles remplacent celles que vous connaissiez jusqu’à présent.  Le fameux bazooka est ainsi modifié en grenade à impact, le raid aérien par l’OVNI, ou encore le fusil à pompe par l’exploseur. Les actions restant sensiblement les mêmes, vous ne perdrez en aucun cas vos repères. On regrettera cependant l’absence d’armes emblématiques à la série, telles que la sainte grenade, les bombes bananes, l’âne de béton, ainsi que la célèbre corde ninja.

Shake up and down

Worms : L’Odyssée Spatiale reprend donc le système de missions dans le versant solo du jeu. Regroupée en six planètes (comprenez par là, six environnements différents, seulement), l’aventure comprend à chaque fois un lot de huit missions dont la dernière se caractérise sous la forme de mini-jeu. Ces derniers permettront de prendre la Wiimote à l’horizontale afin d’effectuer des petites missions très typées arcade, également disponibles en multijoueur. Tous les autres objectifs bien connus des fans de la série reviennent donc sur le tapis : De l’éradication des vers ennemis en passant par la récolte d’objets spécifiques où encore des attaques chronométrées, rien de bien exotique ne sera à constater de ce côté-là.

Cette version Wii comporte tout de même quelques subtilités au niveau de sa prise en main, la différenciant pour le coup du combiné clavier / souris où d'une manette standard. Bien que les bases soient bien instaurées, force est de constater que le maniement de la Wiimote se veut assez lourd en terme d’utilisation. En effet, toutes les attaques utiliseront la télécommande de la console de Nintendo, proposant des variantes selon les armes utilisées. Ainsi, il faudra jauger la puissance de tir en soulevant le contrôleur de l’horizontale à la verticale, maintenir B puis lâcher en effectuant la manœuvre inverse. D’autres outils tels que la pelle vous inciteront à mimer son utilisation classique afin de creuser efficacement. L’attaque de l’OVNI, quant à elle, nécessitera de secouer la Wiimote de bas en haut à plusieurs reprises, afin de tirer plusieurs lasers d'affilée sur vos adversaires.


On regrettera tout de même l’absence de l’utilisation du Nunchuk, ce qui nous handicape dans l’ergonomie liée aux déplacements. En effet, vos vers ramperont au sol à l’aide de la croix directionnelle, ce qui n’est pas des plus pratiques, surtout lorsqu’on veut y associer promptement un saut (via la touche A). De plus, la vitesse de déplacement se veut extrêmement lente, bien plus que les précédents épisodes 2D et ce, même si l’on cale la console en 60Hz. D’autres options telles que le positionnement de la caméra s’avèrent peu concluantes, notamment par un zoom non réglable (seulement trois positions) ou encore des déplacements laborieux de la vue en maintenant la touche +. On se casse ainsi souvent la tête afin d'avoir à la fois notre réticule de visée et l’emplacement de l’ennemi sur le même écran, ce qui nous fait perdre de précieuses secondes d’action.

Afin de mettre d'accord les joueurs, il aurait pu être pertinent de proposer une prise en main plus conventionnelle à l'aide du pad classique de la Wii ou encore du contrôleur GameCube. Or, c'est nullement le cas. Néanmoins, on soulignera le travail fourni par Team17 au niveau de la richesse du tutoriel, permettant de se faire la main aisément sur les différentes armes du jeu, finalement assez peu nombreuses. Si toutefois vous êtes impatient de vous lancer dans des parties chevronnées, des aides de jeu peuvent être fournies en direct via un bandeau en cours de partie, reroulable à l’aide de la touche 2.

Galerie d'images

Lombric party

Sans vous le cacher, sachez que Worms : L’odyssée Spatiale se clôture assez rapidement en solo (comptez une bonne demi-journée pour achever la sixième planète). L’intérêt principal qui peut susciter l’achat du soft se situe au niveau du multijoueur qui, bien qu’uniquement orienté en local, permet d’y jouer jusqu’à quatre simultanément. L’intérêt y est ainsi très présent, d’autant plus qu’il est possible d’éditer ses propres niveaux sans trop se casser la tête à l’aide de formes pré-établies.

Comme évoqué dans la page précédente, la lenteur de déplacement des vers plombe fortement le dynamisme de jeu, se répercutant logiquement sur l’amusement. Le moteur graphique étant malgré tout affiné, les textures s’avèrent extrêmement grossières, voire floues, n’offrant pas un rendu général des plus brillants. De plus, de fréquentes saccades sont à noter, fonctionnant souvent de paire avec les explosions. Le confort de jeu se montre ainsi assez inégal, nous faisant irrémédiablement douter sur la qualité générale du soft.


Au final, que retenir de ce Worms : L’odyssée Spatiale ? D’un côté, nous avons un contenu légèrement plus original mais bien moindre que les précédents épisodes et un moteur graphique comportant quelques lacunes. D’un autre, un gameplay qui se montre globalement bien soutenu, ainsi que les parties multijoueurs en local vraisemblablement addictives. Les aficionados des épisodes 2D estampillés PC seront particulièrement déçus par cet opus clairement en demi-teinte, alors que les nouveaux venus apprécieront ces amusantes guerrillas spatiales, d’autant plus que nos célèbres vers sont bigrement attachants.

Worms : L'odyssée Spatiale est disponible à l'achat à partir de 43,99€.

+ Les plus

  • L'humour Worms toujours présent
  • Le multijoueur jusqu'à quatre addictif
  • La prise en main bien étudiée
  • Le moteur graphique 2D...

- Les moins

  • ... comportant des ralentissements et des textures grossières
  • Des déplacements de caméra laborieux
  • Un dynamisme clairement revu à la baisse
  • Du contenu restreint
  • L'interface parfois peu confortable