OMS logo La question du danger des radiofréquences émises par les téléphones portables est un sujet débattu depuis longtemps et qui s'est intensifié ces dernières années. Si les industriels ont pu longtemps s'appuyer sur une position de l' OMS ( Organisation Mondiale de la Santé ) ne reconnaissant que des effets thermiques à forte exposition, ce point de vue a été depuis contesté par plusieurs études faisant émerger d'autres effets à des expositions beaucoup plus faibles et pouvant potentiellement augmenter le risque d'apparition de certaines tumeurs.

La position de l'OMS était la carte maîtresse de l'industrie pour rejeter les inquiétudes concernant un effet sanitaire. Mais celle-ci vient de perdre de son aura sous le coup d'un réexamen d'études de référence par le CIRC ( Centre international de Recherche sur le Cancer ), réuni à Lyon, et qui vient de décider de classer les radiofréquences émises par les mobiles dans une catégorie 2B qui n'exclut plus la possibilité d'un danger sanitaire.


Prise en compte d'un risque éventuel hors effet thermique
Cette catégorie, sans reconnaître l'existence formelle d'un danger, suggère que des études complémentaires sont nécessaires. Si cela ne modifie pas profondément l'état des connaissances, qui conduisait déjà à mener des investigations pour clarifier les résultats de certaines études parues ces dernières années, c'est en revanche un signal fort soulignant que le temps des certitudes est passé et que les arguments du danger sanitaire ne peuvent plus être évacués.

Il s'agit notamment d'évaluer si les émissions électromagnétiques des mobiles, sur le long terme, sont capables d'augmenter le risque d'apparition de divers cancers. La tâche n'est pas facile, les causes d'apparition de tumeurs pouvant être multiples tandis que le recul à plus de 10 ou 15 ans d'exposition est encore mal connu.

Toujours est-il que ce nouveau positionnement devrait avoir des conséquences économiques non négligeables et pourrait être le point de départ de nouvelles réglementations plus strictes, ne s'arrêtant plus aux seuls effets thermiques, comme c'est le cas actuellement.