Il y a quelques mois encore, la direction du groupe japonais Sharp se demandait si elle arriverait à faire face à la situation catastrophique de son activité déclinante, faute d'avoir pu négocier la cession de 10% de son capital à l'assembleur Foxconn.

Un temps intéressé, l'assembleur avait finalement mis fin aux discussions, peut-être effrayé par la chute brutale de la valorisation du groupe japonais. Si Sharp a pu négocier une grosse ligne de crédit auprès de banques japonaises en échange d'une restructuration profonde, le groupe n'est pas encore sorti d'affaire.

Depuis quelques mois, plusieurs sociétés sont venues prendre des participations minoritaires dans Sharp et lui assurer un soutien ainsi que des contrats de partenariats. Il y a eu Qualcomm en décembre 2012, prêt à collaborer sur des projets communs et ayant décidé d'injecter 120 millions de dollars.

Sharp logo  Il y a aussi Samsung qui vient d'annoncer vouloir prendre 3% du capital, pas assez pour peser sur les décisions stratégiques mais suffisamment pour obtenir des conditions priviligiées sur la production d'écrans pour appareils mobiles, alors même que Sharp est l'un des fournisseurs de référence du concurrent Apple.

Et cet intérêt renouvelé a peut-être redonné de l'attrait à la prise de participation de Foxconn dans Sharp. Selon la presse chinoise, Terry Gou, le président du conseil de Hon Hai Precision Industry, maison-mère de Foxconn, se serait rendu à Tokyo pour réouvrir les négociations interrompues il y a sept mois.

Terry Gou a cependant déjà indiqué qu'il n'y aura pas d'investissement au terme de la date-butoir du 26 mars et qu'il attend que Sharp officialise son nouveau modèle économique sur les bases des financements obtenus ces derniers mois avant de refaire éventuellement une proposition.

De quoi redonner tout de même au groupe japonais l'espoir de sortir à moyen terme de la passe difficile qu'il connaît depuis plusieurs trimestres pour faire tourner ses sites de production à un rythme suffisant et écouler ses affichages.

Source : Reuters