N'en déplaise à Eric Schmidt, président du conseil d'administration de Google, qui s'est dit à plusieurs reprises fier de la stratégie d'optimisation fiscale du groupe qui lui permet de payer très peu d'impôt au regard des revenus générés, l'optimisation fiscale des grands groupes est de plus en plus vue d'un mauvais oeil par les politiques, à l'heure où ces sociétés génèrent des chiffres d'affaires colossaux et engrangent des bénéfices très peu imposés grâce à des montages financiers dans des pays à la législation avantageuse ou dans des paradis fiscaux.

Tim Cook, CEO d'Apple, doit actuellement répondre de la stratégie d'optimisation fiscale du groupe de Cupertino devant une commission d'enquête du Sénat américain, bien décidée à mettre quelques freins à des mécanismes qui tendent vers un évitement complet de l'impôt.

logo-google  Au Royaume-Uni, des voix s'élèvent pour demander des comptes à Google, et pas seulement quelques réprimandes de pure forme, face là encore à ce qui est considéré comme un déséquilibre entre les revenus générés à partir de l'économie britannique et les faibles retours par l'impôt grâce aux méthodes d'optimisation.

C'est même devenu une thématique porteuse pour le chef de l'opposition Ed Miliband face au premier ministre David Cameron qui se trouve interpellé sur le sujet. Et de mettre en avant les 10 millions de livres sterling versés par Google en impôt sur les sociétés entre 2006 et 2011, quand le groupe a généré des revenus de 11,9 milliards de livres sterling.

Là encore, les stratégies adoptées par le géant américan ne sont pas illégales en soi mais leur efficacité finit par créer un véritable malaise et un angle d'attaque pour les politiques. La question de l'évitement fiscal et du manque à gagner pour les Etats commence à faire du bruit un peu partout mais reste difficile à aborder car elle imposerait des remises à plat en profondeur des législations nationales, avec le risque d'effets de bord internationaux de fuite de capitaux.

Les groupes concernés trouvent d'ailleurs là des arguments efficaces pour justifier leurs montages financiers et réduire la pression qu'on tente de leur imposer dans ce domaine. Une étude de la Fédération Française des Télécoms ( FFT ) a détaillé récemment les méthodes d'évitement fiscal des grands groupes américains dans le secteur télécom, donnant un aperçu du schéma complexe des filiales de Google entre la France et les Etats-Unis, montrant un circuit qui passe par l'Irlande, les Pays-Bas et les Bermudes.

FFT cas Google

Source : Reuters