Face à la multiplication des enquêtes antitrust de l'Europe contre des grands groupes US du Web (Google, Facebook...) et à la volonté d'une régulation renforcée, le président des Etats-Unis Barack Obama s'est fait mordant lors d'un entretien.

obama  Condamnant une position de l'Europe vue comme du protectionnisme commercial dans un contexte où les entreprises européennes, notamment les fournisseurs de services "ne peuvent pas rivaliser avec les nôtres", et feraient en sorte de "faire barrage à nos entreprises pour les empêcher de fonctionner correctement",  le président Obama s'est fait incisif en rappelant le rôle des Etats-Unis dans la création et le perfectionnement d'Internet, qui justifierait implicitement la position privilégiée mondiale de ses fleurons du Net.

De quoi courroucer à la fois les représentants de l'Europe, embarqués dans des enquêtes sur l'optimisation fiscale des géants américains qui leur évite de payer des impôts sur des marchés où ils génèrent pourtant des centaines de millions d'euros de revenus, et sur des cas d'abus de position dominante...parfois à la demande de sociétés américaines qui restent discrètes pour éviter des représailles.

De son côté, Stéphane Richard, PDG d'Orange, l'un des plus gros opérateurs télécom européens, s'est déjà agacé à plusieurs reprises du comportement des géants du Web, prompts à profiter des réseaux des opérateurs.

Orange stéphane richard  Le patron du groupe Orange s'est dit stupéfait et déçu des propos du président Obama, évoquant un "retour de l'impérialisme et du colonialisme  américain en matière de numérique" qui confirme aussi que les GAFA (Google, Amazon Facebook, Apple) sont devenus une carte autant économique que politique pour les Etats-Unis.

Stéphane Richard réfute cette vision d'un Internet venu uniquement par la grâce des Etats-Unis et affirme avec force que "l'Europe n'est pas le paillasson numérique de l'Amérique. Nous aussi, nous sommes capables d'innover".

Les tensions restent donc vives entre Europe et Etats-Unis concernant le rôle et l'influence des géants du Web américains, avec deux modes de pensée opposés et qui peinent à trouver des terrains d'entente.