Le Syndicat de la Librairie Française (SLF) a tapé fort la semaine dernière sur le groupe Amazon avec une accusion de pratique de dumping sur le prix des livres qui serait alimentée par l'évasion fiscale. Il remettait également en cause l'ampleur des créations d'emplois par le groupe américain et demandait des mesures de régulation de la part du gouvernement face à une concurrence déloyale.

Une prise de position qui va dans le sens de celle de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti et de plusieurs parlementaires, agacés des pratiques du géant américain et de ses stratégies consistant à laminer la concurrence pour récupérer le marché et qui pourrait conduire cette semaine au vote de mesures interdisant les frais de port gratuits systématiques pour les ventes de livres en ligne.

Amazon-logo  Attaqué, Amazon défend sa position par la voix de Romain Voog, président d'Amazon France, qui affirme que de telles mesures ne peuvent que pénaliser les consommateurs en faisant remonter le prix des livres en ligne alors que beaucoup "habitent loin de toute libraire et apprécient de pouvoir acheter leurs livres en ligne".

Et il suggère qu'une telle réglementation manquera son objectif : "si les projets de loi passent, cela aura un impact mineur sur Amazon mais en revanche, cela pénalisera les consommateurs et menacera la diversité culturelle en France, car Amazon offre le plus large choix de livres neufs ou d'occasion en France".

Plutôt que de concurrence frontale avec les libraires, Romain Voog met en avant le fait que "nous réalisons 70% de nos ventes sur des livres de fond de catalogue qui ont plus d'un an. Au contraire, les libraires se concentrent sur les nouveautés et ne peuvent pas servir les clients qui demandent des ouvrages plus anciens car ils ne les conservent pas en stock. Nous sommes donc parfaitement complémentaires."

Il rejette également l'accusation de dumping et affirme que les pertes observées sont liées à des investissements massifs dans les entrepôts, dont il en existe quatre en France qui regroupent 800 000 titres. Enfin, il met toujours en avant le rôle économique d'Amazon, avec l'exemple de l'entrepôt de Lille qui "permet de réindustrialiser le tissu économique de la région".

Source : Le Figaro