L'annonce de discussions autour d'une mutualisation de certains éléments de leur réseau mobile incite les opérateurs SFR et Bouygues Telecom à faire preuve de prudence dans leurs déclarations et à donner des garanties.

Pour éviter les insinuations de rapprochement déguisé, ils ont confirmé qu'ils suivraient les recommandations de l'Autorité de la concurrence, à savoir que leurs fréquences mobiles ne seront pas concernées par la mutualisation et que cette dernière ne portera pas sur les zones urbaines denses.

La mutualisation portera sur le partage des installations et un fonctionnement commun selon le principe du RAN Sharing avec partage des antennes mais aussi des éléments de coeur de réseau, sur les technologies 2G, 3G mais aussi 4G.

Bouygues-Telecom-logo  En promettant de ne pas intégrer les zones denses dans leur projet, les deux opérateurs contournent la critique d'un risque d'entente lié aux volumes d'informations forcément échangés et donnant des indications commerciales sensibles qui pourraient être mises à profit pour coordonner des actions marketing au détriment des autres acteurs.

Et ce d'autant plus que les dernières braises de la sanction imposée par l'Autorité de la concurrence aux trois opérateurs français (Free Mobile n'existait pas encore) en 2005 pour entente ( le " Yalta des mobiles " ) sont encore chaudes.

Et pour plus de sécurité, il est recommandé de créer une co-entreprise qui gérera l'exploitation du réseau partagé et pourra jouer un rôle de barrière à la diffusion des informations commerciales vers les services des opérateurs, comme l'ont fait d'autres opérateurs dans plusieurs pays européens.

Le journal La Tribune note qu'un accord de mutualisation entre SFR et Bouygues Telecom peut contribuer à réduire de 20 à 30% les coûts de fonctionnement et les dépenses d'investissement, mais à long terme.

SFR logo pro  Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg et la ministre chargée du développement de l'Economie numérique Fleur Pellerin, attentifs aux évolutions du secteur télécom après l'arrivée de Free Mobile, saluent en tous les cas l'initiative qu'ils voient comme "particulièrement adaptée lorsque les niveaux de marge sont plus contraints, comme c'est le cas à l'heure actuelle."

L'accord finalisé de mutualisation devrait être soumis à l'Arcep d'ici le mois de septembre 2013, avec une mise en application à partir de 2014. Pour la question également sensible de la préservation de l'emploi, qui pourrait souffrir des réorganisations, Didier Casas, porte-parole de Bouygues Telecom, a indiqué que " le cadre de l'accord nous laisse penser aujourd'hui qu'il n'y aura pas d'impact sur l'emploi".

Source : La Tribune