Le salon MWC 2013 de Barcelone n'a jamais autant accueilli d'acteurs du monde mobile et reste toujours la grande fête de début d'année avec sa profusion d'annonces sur tous les aspects de la mobilité, des terminaux aux services en passant par les infrastructures et les technologies.

Pourtant, nombreux sont les observateurs qui se sont trouvés un peu déçus des annonces. Beaucoup de smartphones et de tablettes bien sûr, mais finalement peu de produits parvenant à se démarquer, à retenir l'attention et à sortir du cadre du rectangle tout tactile offrant à peu près le même aspect et les mêmes fonctionnalités que ses concurrents.

En bref, beaucoup de terminaux très semblables et peu de rupture nette. S'il est vrai que la multitude de fuites en amont gâche beaucoup tout effet de surprise, conduisant à des conférences de presse sans grand intérêt qui ne font que confirmer les informations à peine officieuses des semaines précédant le salon, ce n'est pas la seule cause.

ZTE Grand Memo  Le Wall Street Journal raconte à ce propos une anecdote : l'une de ses équipes a eu besoin de pas moins de 12 prises pour réaliser une simple présentation vidéo d'un smartphone dévoilé par un fabricant. Durant les trois premières, l'équipe s'est aperçue qu'elle avait filmé le mauvais smartphone, le prenant pour un autre.

Pour les neuf suivantes, la prise de vue a été gâchée par le fait que le smartphone n'a pas réagi selon les attentes, soit en appuyant sur le mauvais bouton physique soit en conduisant à des interactions erronées sur l'écran tactile, ouvrant la mauvaise application ou le mauvais service.

Tout ceci n'est pas sans rappeler la situation d'avant 2007, avec des terminaux se ressemblant tous et empilant des fonctionnalités multiples mais dont l'accès passait par des menus complexes et des manipulations décourageantes.


Une innovation à chercher ailleurs ?
Depuis, l'iPhone d'Apple est passé par là, imposant son design tout tactile, son bouton home unique et l'ergonomie d'OS, conduisant à une inspiration à peu près partout ailleurs (les nombreuses querelles autour des brevets, que ce soit sur des aspects de l'interface ou le design des terminaux, sont là  pour en témoigner).

Et il semble bien que l'on revienne à une situation de stagnation avec des terminaux qui ne déméritent pas et sont toujours techniquement innovants (toujours plus grands, plus fins, plus puissants) mais qui sont tous comparables malgré les discours marketing s'échinant à vanter les mérites de design différenciants.

Alcatel One Touch Fire  Le Wall Street Journal suggère que l'innovation de rupture pourrait en fait se trouver du côté des applications mobiles mais que les développeurs d'applications et les fabricants de terminaux fonctionnent un peu comme deux mondes cloisonnés ou accolés l'un à l 'autre, sans vraiment tenter de mettre en commun leurs forces respectives.

Sans doute aussi que le marché mobile a désormais tellement de ramifications qu'il devient difficile de ramener la représentation de ses évolutions à un terminal en particulier. L'innovation est désormais faite de mille petites choses accumulées, ce qui peut laisser les observateurs et la presse en manque de repères marquants.

On n'oubliera pas non plus que le gros du marché mobile se joue en fait sur les marchés émergents et que si les smartphones haut de gamme font l'objet de toutes les attentions, la croissance du secteur se joue sur l'entrée de gamme et le petit milieu de gamme, par les téléphones portables à bas coût et les smartphones peu onéreux...et forcément moins flamboyants.