Pas facile de se relancer dans un contexte mobile compliqué. BlackBerry 10 est lancé depuis janvier, les premiers smartphones ( Z10, Q10, bientôt Q5 ) aussi et les yeux des analystes sont braqués sur les chiffres pour vérifier si le retour de BlackBerry est effectif.

Il y a eu des signes encourageants, une réception plutôt positive des terminaux mais le rythme est-il suffisant pour faire repartir la machine BlackBerry, alors que Microsoft claironne déjà que Windows Phone est de fait le troisième écosystème mobile ?

BlackBerry Q10  Pour son premier trimestre fiscal 2014 (terminé au 1er juin) , BlackBerry a annoncé un chiffre d'affaires de 3,1 milliards de dollars, en progression de 15% par rapport au trimestre précédent et de 9% par rapport à l'an dernier, à 71% porté par le hardware, 26% par les services et 3% pour le logiciel.

Le fabricant annonce également une perte de 84 millions de dollars, nettement réduite par rapport aux 510 millions de dollars de pertes du même trimestre l'an dernier, mais qui jure avec le bénéfice net de 94 millions de dollars enregistrés au trimestre précédent.

De fait, les analystes s'attendaient à un chiffre d'affaires un peu plus élevé, à 3,4 milliards de dollars, et surtout le maintien d'un bénéfice net. Par ailleurs, le fabricant annonce avoir écoulé 6,8 millions de smartphones...mais ne dit rien de la représentation des smartphones BlackBerry 10 dans ce décompte par rapport à ceux sous BlackBerry OS 7, tandis que les livraisons de tablettes PlayBook se maintiennent à 100 000 unités.

BlackBerry Q5 logo La base de clients est aussi un souci d'inquiétude : elle a glissé à 72 millions, contre 76 millions au trimestre précédent. Or BlackBerry compte sur la fidélité de cette base pour se relancer.

 Le BlackBerry Q10 est à peine lancé, d'où la volonté du fabricant d'attendre avant de donner des chiffres mais cette absence de visibilité fournit des arguments aux observateurs circonspects vis à vis du succès de sa nouvelle plate-forme.

Du côté des investisseurs, c'est un peu la débâcle, amplifiée par le jeu des courtiers qui ont parié la valeur du cours en bourse à la baisse ces derniers jours, conduisant la valeur de BlackBerry à chuter d'un gros 17% à l'annonce des résultats, rapporte Reuters.

Le moins qu'on puisse dire est que la route est encore très longue avant que le fabricant puisse obtenir la confiance des investisseurs. Mais il est toujours en pleine phase d'installation de son écosystème, avec une forte dépendance aux ventes de ses terminaux pour générer son chiffre d'affaires.