Alors que Vivendi s'était engagée dans une période de négociations exclusives avec Numéricâble pour le rachat de SFR, Bouygues annonçait avoir réalisé deux nouvelles offres bien plus intéressantes au groupe. Une situation devant laquelle les actionnaires minoritaires se sont interrogés, notamment par l'absence de précisions de Vivendi sur le contenu réel des offres.

Vivendi logo  S'en est suivi une pointe de parfum de scandale, la rumeur courant que la proposition de Patrick Drahi profitait davantage aux membres du conseil de surveillance de Vivendi, auxquels il aurait été promis une place d'administrateur dans la fusion, ainsi que des dividendes en conséquence.

L'ADAM (association de défense des actionnaires minoritaires )avait ainsi été saisi de l'affaire et avait mandaté un huissier afin de perquisitionner les locaux de Vivendi à la recherche de précisions sur les offres. Un huissier très rapidement mis à la porte du groupe.

Suite à l'annonce du choix définitif de Vivendi pointant vers Numéricâble pour la transaction, Colette Neuville revient sur le dossier et regrette qu" aucune des offes successives de Bouygues n'a ébranlé la décision de Vivendi de donner la préférence à Numéricâble." " On a le sentiment que quelle que soit la somme mise sur la table, la décision de Vivendi était irrévocable."

Pour autant, l'enquête de l'ADAM n'en restera pas là : " Je suis toujours autant demandeuse d'informations." " À partir du moment où Vivendi va détenir 20 % de l'ensemble fusionné, les actionnaires sont fondés à demander la transparence sur la valorisation de cet ensemble."

En outre, une question reste également à éclaircir selon la présidente de l'association, celle de l'obtention du crédit de Numéricâble. Nous évoquions la semaine dernière le conflit d'intérêts existant au sein de l'affaire, principalement au niveau des banques Goldman Sachs et Deutsche Bank, à la fois conseillères pour Vivendi dans les négociations, et actrices du plan de financement d'Altice dans l'opération de fusion. Une double étiquette qui permet aux banques de gagner sur les deux tableaux. Colette Neuville ne peut ainsi s'empêcher de remarque que " Ce serait différent si SFR était payé entièrement en cash. Sans ce cas-là, il n'y aurait rien à demander."

Le dossier Vivendi-Numéricâble est donc loin d'être clos, rappelons enfin que Bouygues avait invoqué un obstacle règlementaire à la signature de l'accord entre les deux firmes, reste à savoir si ce dernier sera appliqué ou sur la fusion pourra passer outre l'aval de Bercy.

Source : Les Echos