Nos confrères du Figaro rapportent ainsi que l'opérateur Bouygues Télécom, supposé en négociations pour une cession de ses activités au profit d'Orange ou de Free Mobile, aurait récemment déposé une plainte visant l'accord d'itinérance passé entre ses deux principaux concurrents.

free mobile orange  Une plainte opérée de façon détournée, puisque c'est l'ARCEP qui est directement visée. Selon l'opérateur, le régulateur des télécoms aurait passé outre l'avis de l'Autorité de la concurrence émis en mars 2013 pour autoriser la signature de l'accord d'itinérance entre Free Mobile et Orange pour l'utilisation du réseau 3G du second.

L'avis en question précisait alors que l'accord d'itinérance devait " rester transitoire" tout en définissant une limite au-delà de laquelle cette période passait de la tolérance à une situation de déséquilibre du marché. L'avis indiquait également une extinction " progressive" de l'itinérance nationale.

Selon Bouygues Telecom, si l'ARCEP avait tenu compte de l'avis de l'autorité de la concurrence, le régulateur aurait déjà imposé l'extinction de l'itinérance 3G d'une partie du réseau toujours exploité par Free Mobile et ce, malgré le déploiement de ses propres infrastructures.

L'opérateur reproche ainsi d'avoir favorisé l'entrée de Free Mobile sur le marché, ce qui a inévitablement entrainé le début des difficultés pour la société de par la pratique d'une politique de prix très agressive du dernier entré, appuyé par un réseau 3G externe.

La question qui se pose désormais est de savoir en quoi cette plainte peut jouer en faveur de Bouygues ? On peut ainsi se demander si la plainte n'est pas une réponse directe à celle déposée par Orange concernant la mutualisation des réseaux de BT avec SFR. Bouygues Telecom pourrait ainsi proposer à Orange de retirer sa plainte en échange d'une annulation de son recours.

L'autre hypothèse serait que les pressions légales soient un moyen pour Bouygues de négocier plus facilement le rachat de son activité mobile. Le recours en justice pourrait ainsi se présenter comme un moyen de pression pour Bouygues lui permettant d'avoir plus de poids dans les négociations et d'orienter les accords en sa faveur plutôt que de devoir brader ses actifs.

Source : Le Figaro