En se cherchant un repreneur, le fabricant BlackBerry avait plusieurs possibilités : s'adosser à un acquéreur qui reprendrait l'ensemble de son activité (fabricant de terminaux, éditeur de plate-forme mobile, fournisseur de solutions mobiles) et tenterait de la remettre sur pied via BlackBerry 10 ou tenter de vendre certaines de ses composantes séparément (les solutions mobiles professionnelles, la propriété intellectuelle) et se retrancher sur des niches.

BlackBerry Q5 05  Le fabricant canadien a finalement choisi une toute autre voie en se refinançant auprès d'actionnaires à hauteur de 1 milliard de dollars, parmi lesquels ses partenaires historiques comme Fairfax, mais aussi de nouveaux investisseurs comme le fonds souverain Qatari qui aurait injecté 250 millions de dollars.

Il y avait pourtant plusieurs repreneurs intéressés pour récupérer une partie des activités, et les noms d'Apple, Google, Lenovo, Microsoft, mais aussi Facebook ou Qualcomm ont circulé, avec notamment des vues sur les brevets, mais l'agence Reuters affirme que la direction de BlackBerry a constamment refusé les propositions.

Elle est toujours restée sur une position selon laquelle une cession d'une partie du groupe n'irait pas dans le sens des intérêts des actionnaires, qui comptent aussi des salariés, des clients et des fournisseurs et qui peuvent légitimement se demander ce qu'il resterait de BlackBerry après découpe.

La découpe : plus à perdre à long terme qu'à gagner à court terme ?
Les brevets du fabricant sont cependant une ressource précieuse et qui pourrait rapporter plusieurs milliards de dollars s'ils étaient vendus séparément, beaucoup plus que s'ils étaient intégrés dans une vente globale de la société.

Le choix d'abandonner toute tentative de rachat a surpris les investisseurs et fait durement plonger le cours, essentiellement car il maintient une forte incertitude sur les perspectives alors qu'elles n'étaient déjà pas fameuses au regard des derniers résultats financiers et qu'une cession pouvait au moins prétendre à un nouveau départ.

Au-delà de la question de l'intérêt pour l'ensemble des actionnaires, Reuters suggère que la question du coût d'une découpe a pu entrer en compte dans le rejet des propositions et créé des difficultés pour gérer la propriété intellectuelle entre les licenciés actuels et un acquéreur des brevets.

Les sources de Reuters notent cependant qu'une séparation de certaines activités n'est pas à exclure, comme par exemple faire de la branche BlackBerry Messenger (BBM) une entité indépendante, lui laissant plus de latitude pour exploiter son potentiel.

Source : Reuters