Nokia s'est assez tôt opposé à la domination de ce qu'il a appelé le "rectangle noir" dans le design des smartphones, bien qu'il y ait contribué à ses débuts, et plus encore quand l'iPhone s'est imposé comme une référence.

Là où la plupart des fabricants ne se sont pas écartés de la voie du coloris noir ou argenté, Nokia a tenté de se distinguer en jouant sur la couleur et la texture des coques de ses smartphones, avec une première offensive via le Nokia N9, unique smartphone du fabricant sous OS MeeGo, qui a initié la série des coques en polycarbonate coloré de la série Lumia sous Windows Phone.

Nokia Lumia 625 orange

Cette évolution a été pilotée par Marko Ahtisaari, designer en chef chez Nokia, qui expliquait en 2011 les concepts fondamentaux présidant à la conception des futurs terminaux du groupe. Le Wall Street Journal notait à l'époque qu'il était le premier designer à rendre compte directement au CEO Stephen Elop, soulignant l'importance particulière de cet aspect pour la gamme Lumia.

Marko Ahtisaari  Depuis, la gamme Lumia s'est dévoilée et étoffée, avec un large choix de coloris, des textures travaillées et un équilibre du terminal pour une prise en main agréable (le Nokia Lumia 925 est exemplaire à ce niveau), créant une identité visuelle propre à la marque, qui se retrouvera aussi sans doute sur une future tablette Windows RT.

Mais avec l'annonce du rachat de la branche mobile de Nokia par Microsoft, il apparaît que le designer en chef de Nokia ne fera partie des 32 000 salariés que va récupérer le groupe de Redmond : il quittera la société en novembre prochain pour poursuivre de nouvelles opportunités et sera remplacé par Stefan Pannenbecker.

A voir donc comment vont évoluer l'identité et l'aspect des smartphones sous l'ère Microsoft. Le changement ne devrait pas se faire sentir immédiatement, Nokia ayant des terminaux parés pour la commercialisation pour quelques trimestres encore.

On a pu voir cependant avec les tablettes Surface que Microsoft met désormais aussi l'accent sur le design des produits embarquant ses OS, avec une coque VaporMg et un format spécifique renforcé par les accessoires. Le New York Times suggérait en 2012 que les tablettes Surface étaient nées après la frustration d'un partenariat mal engagé avec le groupe HP.