La fusion entre l'opérateur SFR et le groupe Numericable suit son cours et l'Autorité de la concurrence doit se prononcer fin octobre sur cet épineux dossier qui mêle Internet fixe et mobile et peut durablement modifier les forces en présence.

L'Autorité avait déjà indiqué que le dossier serait soigneusement examiné du fait de ses implications et alors que les protagonistes espèrent obtenir tous les feux verts pour fin novembre. Mais il faudra pour cela éclaircir et rassurer sur plusieurs points, note le Figaro.

Car le rôle du groupe Vivendi dans la nouvelle structure SFR-Numericable nécessite d'être clairement défini. Ce dernier, loin de quitter le secteur télécom, conservera 20% du contrôle de la nouvelle entité et pourra peser sur les décisions, tout en conservant son rôle majeur dans les médias.

Or, Vivendi est détenteur du groupe Canal+, dont l'un des principaux concurrents n'est autre que...Numericable. Vivendi pourrait donc potentiellement être tenté de peser sur les stratégies afin de tirer les marrons du feu dans tous les cas.

logo-autorite-concurrence  L'Autorité de la concurrence pourrait donc demander à ce que Vivendi soit tenu à l'écart des grandes décisions stratégiques du groupe SFR-Numericable sur la distribution de contenus. Le Figaro rapporte que SFR avait tenté de signer un accord avec la plate-forme de contenus Netflix contre l'avis de Vivendi et alors que Numericable a lancé une offre concurrente, LaBox Series.

La position du nouvel opérateur à la Réunion et à Mayotte devra aussi être examinée, du fait du contrôle écrasant du marché via la filiale FFR mais aussi Outremer Telecom, racheté par Patrick Drahi, président d'Altice, le principal actionnaire de Numericable.

Enfin, la question de la mutualisation des réseaux mobiles doit être revue à la lumière des déploiements 4G et du recours déposé par Orange. Le dossier avancerait peu, les intérêts des différents acteurs ayant bien changé en neuf mois.

Le Figaro évoque également les incidents et pannes rencontrées à plusieurs reprises sur le réseau SFR et la réorganisation nécessaire des activités...et du maintien des cadres de SFR, jusqu'au plus haut niveau. La position même du PDG Jean-Yves Charlier ne serait pas assurée.

Si Patrick Drahi s'est engagé à conserver les emplois sur 36 mois, les observateurs s'attendent malgré tout à de la casse sociale, sans doute du côté des sous-traitants en premier lieu, du fait du poids de la dette.

Source : Le Figaro