Pour Hervé Lassale, le désastre économique et social menaçant plus de 15 000 postes chez Alcatel Lucent n’est pas simplement du à une gestion chaotique des dirigeants du groupe. Selon lui, l’Europe a plus globalement sa part de responsabilité dans la baisse d’activité dramatique de la marque puisqu’elle ne favorise pas l’équipement de télécommunications provenant de sa propre zone et qu’elle laisse les contrats filer avec les équipementiers chinois.

 Mais là encore, cela n’explique pas tout et le coordinateur a partagé une raison bien étonnante à l’antenne de France Inter en pointant du doigt (indirectement puisque sans citer de nom ) Free Mobile et autres opérateurs Low Cost tirant les forfaits mobiles vers le bas : " Arrêtez le massacre, avec des abonnements à 2 euros, évidemment qu’on ouvre la porte au low cost des équipementiers."

Une accusation difficilement compréhensible dans l’absolu puisque le groupe a rencontré ses premières difficultés en 2006 dès la fusion d’Alcatel et de Lucent, soit comme le rappelle Univers Freebox, plus de 6 ans avant l’arrivée de Free Mobile et la démocratisation des forfaits low cost sur le marché mobile.

En marge, les opérateurs français comme SFR ou Bouygues ont effectivement basculé vers des équipements fabriqués par Huawei, mais là encore, bien avant l’arrivée de Free Mobile ou le lancement d’une quelconque bataille du forfait Low Cost pouvant amener les opérateurs à rogner un peu plus sur les investissements pour augmenter leurs marges. D’ailleurs à cette époque, les prix des forfaits mobiles étaient très élevés malgré une orientation vers des équipements bon marché originaires de chine.

En d’autres termes, les opérateurs n’ont pas attendu l’arrivée du quatrième opérateur et la bataille du forfait Low Cost pour préférer investir dans des équipements chinois moins chers.

investissements opérateurs ARCEP  L’ARCEP tient également un discours allant d’ailleurs totalement à l’opposée d’Hervé Lassale, puisque dans son observatoire des communications électroniques du deuxième trimestre 2013, le régulateur constatait une véritable explosion des investissements des opérateurs dans les équipements. Des investissements principalement liés à l’établissement de leur couverture 4G et dans laquelle Alcatel Lucent n’a pas souhaité ou n’a pas été en mesure de venir s’installer.