La ministre de la Culture Aurélie Filippetti a dénoncé à plusieurs reprises ces derniers trimestres le comportement du groupe de vente en ligne Amazon, l'accusant de dumping en France sur le prix des ventes en ligne de livres papier, financé par ses méthodes d'optimisation fiscale.

aurélie filippetti  Face au bras de fer en train de se jouer entre le groupe américain et l'éditeur Hachette aux Etats-Unis, la ministre monte de nouveau au créneau. Alors qu'Amazon tente de forcer la négociation en rendant les livres de l'éditeur plus difficiles à obtenir sur son site, en leur faisant perdre de la visibilité et en retardant les livraisons.

Le groupe américain a reconnu les faits en soulignant qu'ils faisaient en quelque sorte partie des négociations et qu'il y avait dans le même temps peu de chances d'une résolution rapide du conflit. Aurélie Filippetti a jugé "inacceptables" ces pressions qui touchent plusieurs groupes d'édition européens.

"Une nouvelle étape a été franchie par le groupe de vente en ligne. Faire du chantage aux éditeurs en restreignant l'accès du public aux livres de leurs catalogues pour leur imposer des conditions commerciales plus dures n'est pas tolérable", a-t-elle indiqué dans un communiqué de presse.

Evoquant une "menace pour les éditeurs mais aussi pour les lecteurs et les auteurs, pris en otage", elle appelle l'Europe à ne pas laisser passer les tentations d'abus de position dominante du groupe pour forcer les négociations.

Comme lorsqu'elle soutenait le syndicat des libraires contre l'application de la remise de 5% sur le prix des livres et de la gratuité des frais de port systématiquement appliquées par le groupe américain, elle évoque de nouveau "les pratiques commerciales agressives et destructrices de valeur pour toute la chaîne du livre" du géant de la vente en ligne.

Source : AFP