Le 14 mai dernier, la CJUE rendait une décision qui imposait à Google et aux autres acteurs du Web, et plus précisément les moteurs de recherche, à mettre en place un système permettant aux particuliers issus de l'ensemble de la zone européenne à profiter du droit à l'oubli.

formulaire droit à l'oubli google  Google est alors forcé de mettre en place un formulaire, invitant les particuliers à faire une demande de retraits de liens du moteur de recherche de la firme s'il renvoie vers des informations " inadéquates, pas ou plus pertinentes ou excessives au regard des finalités du traitement."

Rapidement, le message passe, et en un jour seulement, Google reçoit 12 000 requêtes, suivies de milliers chaque jour. Or, le traitement des dossiers ne peut être réalisé automatiquement et nécessite l'attention d'opérateurs. Il implique également la création d'un comité visant à étudier les cas les plus complexes afin de veiller à la liberté d'information et à la neutralité du Net.

Ce n'est qu'à la fin du mois que les premières suppressions ont eu lieu, et Google indique aujourd'hui avoir cumulé plus de 91 000 demandes, dont plus de la moitié auraient déjà été traitées. Mais Google indique également avoir refusé sans sourciller plus de 30 % de requêtes qui ne se conformaient pas aux conditions d'usage. Reste 15 % de demandes qui nécessitent l'attention toute particulière du comité spécial, de par leur caractère plus complexe ou sensible.

Ce qui fait débat actuellement, c'est la façon dont Google indique aux sites la suppression des liens de son moteur de recherche. Si la firme évoque une question de respect de la presse, ces messages envoyés attirent d'autant plus l'attention sur la nature des contenus supprimés. Ajoutons à cela les sites qui se spécialisent dans la récupération des contenus et l'indexation des liens supprimés par Google, et c'est l'effet inverse de celui souhaité par la CJUE qui est en train de s'établir.

D'autres grands acteurs de l'Internet ont emboité le pas de Google, c'est ainsi le cas de Microsoft et de son service Bing qui a déployé son propre formulaire.