Le 13 mai dernier, la CJUE imposait aux géants du Web de procéder au retrait "d'informations jugées inadéquates, pas ou plus pertinentes ou excessives au regard des finalités du traitement" des moteurs de recherche sous couvert du droit à l'oubli des internautes et résidents de l'Union européenne.

formulaire droit à l'oubli google  Une mesure qui a entrainé la mise à disposition d'un formulaire permettant aux concernés de demander à Google ( entre autres) de procéder à l'effacement des résultats de recherche renvoyant vers ces informations jugées inappropriées.

En a rapidement découlé une avalanche de requêtes, critiquée non seulement par Google qui doit traiter chaque cas manuellement, mais également de divers organismes comme la presse ou Wikimédia, qui voit là un moyen de censure et une atteinte à la neutralité du net et au droit à l'information.

Google profite de la tempête pour démontrer à la CJUE combien la décision rendue est inappropriée, et va désormais plus loin en annonçant un tour des capitales d'Europe afin de mener des sondages auprès des premiers concernés : les Européens.

La firme lancera ainsi des débats pour déterminer dans quelles limites ce droit à l'oubli empiète sur la liberté d'expression, le droit à l'information et plus largement la neutralité du Net.

Eric Schmidt, le président de Google, sera ainsi accompagné de David Drummond, le directeur juridique de la marque lors des débats. Malheureusement, les diverses CNIL nationales ont déjà annoncé ne pas souhaiter officiellement prendre part aux discussions.

Aujourd'hui, c'est à Madrid que se tient la conférence de Google, qui devrait venir en France le 25 septembre prochain. Pour Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la CNIL française, Google se lance avant tout dans une " guerre de communication" en souhaitant "fixer les termes du débat". Elle partage à Reuters un certain agacement concernant le choix judicieux de Google concernant les orateurs amenés à s'exprimer lors des conférences.

Google a de son coté expliqué sa démarche sur une page dédiée et précise que son " impératif est de trouver le juste équilibre. Nous voulons trouver le juste milieu, car cette obligation constitue un nouveau défi de taille, et nous cherchons à définir les principes directifs qui vont nous permettre de nous prononcer sur chaque cas. C'est pourquoi nous convoquons un conseil d'experts."