Ceux qui piratent sont également ceux qui dépensent le plus ? La question fait largement débat avec de nombreuses études contradictoires à ce sujet. La Hadopi apporte sa pierre à l'édifice en publiant les résultats d'une étude réalisée par l'institut Ifop.

Cette étude a impliqué un échantillon de 2 101 internautes représentatifs de la population internaute française. Pendant quatre semaines, ils ont renseigné des carnets de consommation afin de décrire leur consommation de biens culturels qu'ils soient physiques ou dématérialisés, et gratuits ou payants.

Les internautes français dépensent en moyenne 80 € par mois pour la culture. Les biens physiques et les sorties culturelles sont de loin les premiers postes de dépenses.

Hadopi-Ifop-panier-moyen-1   Hadopi-Ifop-panier-moyen-2  

Sans grande surprise, la consommation gratuite est cependant très majoritaire et concerne 76 % des internautes dont 46 % de manière exclusivement licite tandis que pour 27 % il y a au moins une consommation illicite.

L'étude est complexe et fait appel aux mathématiques pour déterminer le poids de divers facteurs sur le panier moyen. C'est à ce niveau que l'étude avance :

" Le coefficient observé pour la nature licite / illicite de la consommation ( 0,14 ) ne permet pas de considérer que ce paramètre soit corrélé au montant de la dépense. A fortiori, il n'y a pas de lien de causalité entre la consommation illicite et les dépenses culturelles. "

Secrétaire général de la Hadopi, Éric Walter tweete en résumé : " Non, les ' pirates ' ne sont pas ceux qui achètent le plus de produits culturels ". Un tweet accompagné d'un hashtag #idéefausse.

Ce que l'étude dit est que la nature de la consommation - et ce licite ou illicite - n'est pas un facteur lié au montant des dépenses. Il se dégage par contre une corrélation avec la fréquence de consommation et le goût prononcé pour la culture.

Hadopi-Ifop-correlation
L'étude n'est pas simple à analyser. Pas sûr qu'il en sortira un consensus fort.