Mardi matin, la NASA partageait un communiqué expliquant avoir annulé le tir de la fusée devant mettre en orbite OCO-2, un satellite devant analyser l'atmosphère terrestre pour mieux comprendre la répartition du CO2 et des puits de carbone. En cause, une panne dans le système de circulation d'eau dans le lanceur.

OCO-2  L'agence n'avait pas donné de date précise pour le prochain tir, et c'est finalement hier matin qu'il a eu lieu depuis la base Vandernberg de l'US Air Force en Californie. Le succès du lancement met ainsi fin à une série d'échecs puisque le premier satellite OCO-1 avait été détruit en 2009 lors de son lancement.

La fusée Delta 2 a ainsi correctement positionné OCO-2 a 705 km d'altitude. Il viendra succéder au travail jusqu'ici mené par le satellite japonais GoSat qui s'est révélé décevant en terme de collecte d'informations.

Pour la NASA, il s'agit de disposer d'un outil permettant de déterminer quelle quantité de dioxyde de carbone est assimilé par les forêts et les océans, quelle est la balance mise en place entre ce que la nature est capable de consommer et ce que l'activité humaine produit. Mais surtout, il sera question de tenter de mieux comprendre les "puits de carbone", des zones qui piègent le CO2 et dont on ne sait actuellement que peu de choses.

Les premières données devraient être mises à disposition des scientifiques d'ici à deux mois. Pour réaliser ses mesures, le satellite va mesurer la réflexion du rayonnement infrarouge du Soleil sur la Terre. Une réflexion qui est altérée par le passage de la lumière au travers des molécules de CO2.

Les enjeux sont importants puisqu'il s'agira de mieux comprendre l'impact de l'homme sur les changements climatiques, et d'établir des modèles prévisionnels sur la concentration de l'atmosphère en CO2 sur les 50 à 100 années à venir.

La mission d'OCO-2 aura une durée de 2 ans, mais d'autres outils similaires sont déjà en préparation, notamment GoSat 2. En France, on étudie également la faisabilité d'un projet similaire, baptisé MicroCarb : le but serait de proposer un satellite aux performances comparables à OCO-2 dans un budget bien plus restreint ( La mission OCO-2 aura nécessité pas moins de 468 millions de dollars ). L'ESA travaille également sur le sujet avec CarbonSat, un satellite qui offrirait une couverture bien plus large qu'OCO-2.