Une page de l'histoire spatiale se tourne : hier à 20h47, Ariane 5 s'est envolée vers l'espace pour déployer le tout dernier module de fret automatique européen. L'ATV Georges-Lemaïtre a été positionné avec succès sur son orbite une heure et trois minutes après le décollage.

Ariane 5 ES  Le vaisseau de dix mètres de long et 4,5 mètres de diamètre devrait s'amarrer automatiquement le 15 aout prochain à l'ISS, la station spatiale internationale, afin de ravitailler les six astronautes russes, américains et allemands.

Les 6,6 tonnes de fret, dont 850 litres d'eau seront déchargées sous la supervision de l'astronaute de l'ESA, l'allemand Alexander Gerst. Parmi le matériel envoyé, on compte trois tonnes de carburant et 2,6 tonnes de denrées alimentaires, matériel de recherche et vêtements, un véritable record de poids.

L'ATV embarque également quelques pièces de rechange, notamment une pompe permettant de recycler l'eau à bord de la station, un capteur infrarouge expérimental Liris, ou encore un four à lévitation électromagnétique de 400 kg.

Une fois déchargé, l'ATV sera rempli des déchets accumulés par les astronautes ces derniers mois, il se détachera alors de la station pour aller se consumer entièrement dans l'atmosphère lors d'une chute contrôlée.

Le lancement est historique pour plusieurs points, comme le souligne Geneviève Fioraso, secrétaire d'État à la recherche : " C'est à la fois le soixantième tir d'Ariane 5 réussi d'affilée, le 74e en tout, et le cinquième et dernier lancement d'ATV."

Passé ce dernier module ATV, l'ISS ne sera plus ravitaillée que par les vaisseaux Russes Progress ainsi que les modules développés par la NASA et les sociétés spatiales privées comme SpaceX (capsule Dragon) ou Orbital Sciences ( module Cygnus).

Pour autant, la fin de l'aventure ATV permet à l'ESA de s'orienter vers de nouveaux défis. Les avancées réalisées lors du développement des ATV contribueront à développer la capsule habitée Orion de la NASA, celle-là même qui devrait transporter des astronautes vers la Lune et dont le premier vol test est prévu en 2018.