Les documents fournis par Edward Snowden sur les agissements secrets de la NSA et d'autres agences de renseignement continuent de parler et le journal Le Monde s'est associé à The Intercept pour en extraire de nouvelles informations intéressant particulièrement la France.

Le journal révèle notamment que la NSA, mais aussi  le GCHQ britannique, ont mis en place des programmes d'interception des communications mobiles dans les avions de ligne passant par des relais satellite.

NSA Il suffit que l'avion atteigne une altitude de croisière de 10 000 pieds pour que les signaux mobiles transitant par les relais satellite puissent être interceptés via des stations au sol, avec la capture des transmissions et des métadonnées.

Il est ensuite possible de croiser ces informations avec le registre des passagers et l'identifiant de l'avion pour déterminer l'auteur d'un coup de fil en plein ciel. Le GCHQ aurait même les moyens de perturber le fonctionnement d'un téléphone pour forcer l'utilisateur à le redémarrer et renseigner ses codes d'accès, qui sont alors également interceptés.

Selon les documents, la collecte se fait "quasiment en temps réel" et un avion peut être suivi toutes les deux minutes. Dans les cibles de ce programme d'écoute, on trouve notamment la compagnie Air France, citée dès 2005 dans les documents de la NSA, indique Le Monde.

Et il semble que la compagnie aérienne française ait fait l'objet de l'attention de nombreux services de renseignement et de défense aux Etats-Unis. Et le fait que les connectivités se multiplient à bord (Air France proposera bientôt du WiFi pour accéder à Internet par satellite) constitue une aubaine pour les agences de renseignement du monde entier.

Et si l'objet initial de cette surveillance portait sur la lutte contre le terrorisme dans la foulée du 11 septembre 2001, il est vite apparu que le programme pouvait largement déborder ce cadre, notamment pour des besoins de renseignement économique et politique.

NSA et GCHQ auraient ainsi "espionné la diplomatie israélienne" ainsi que les responsables d'entreprises du secteur de la défense et des centres universitaires de pointe. L'Autorité palestinienne a pareillement fait l'objet d'écoutes, malgré les alliances nouées entre services de renseignement.

Source : Le Monde