La comédie potache The Interview / L'Interview qui tue!, massacrée par la critique, s'est trouvée un nouveau destin en servant de prétexte pour le piratage des serveurs de Sony Pictures et en devenant à sa façon un symbole de la liberté d'expression aux yeux de Hollywood.

Le studio Sony Pictures avait commencé par envisager d'abandonner sa diffusion sous l'effet des menaces de représailles et de risques d'attentat envers les salles de cinéma mais il a finalement choisi, avec l'appui de la Maison Blanche, d'en assurer la diffusion via certaines salles de cinéma aux Etats-Unis (beaucoup d'exploitants ont refusé de le diffuser) et en ligne grâce aux plates-formes de téléchargement de Google, Microsoft et désormais Apple.

The-Interview-film  Si le film est devenu un symbole d'une liberté d'expression menacée et a bien failli constituer une perte sèche de 44 millions de dollars pour le studio, sa distribution depuis le 25 décembre, avec tout le battage qui l'a entouré, est en train d'en faire une bonne affaire.

The Interview a en effet déjà généré 2,8 millions de dollars de recettes en salles depuis le 25 décembre et plus de 15 millions de dollars via la location (5,99 dollars) et l'achat (14,99 dollars) en ligne, soit environ 18 millions de dollars de revenus en moins d'une semaine.

Sony Pictures se félicite notamment d'un record de téléchargements en ligne, avec plus de 2 millions de transactions (location ou achat) enregistrées en ligne sur les quatre premiers jours d'exploitation. Les revenus générés sont proches des estimations dans le cas d'un lancement classique (autour de 20 millions de dollars).

Sauf que, dans le cas présent, la chronologie des médias a été perturbée, la disponibilité en ligne intervenant en même temps que la diffusion en salles, ce qui pourrait conduire à revoir l'équilibre des forces dans l'industrie du cinéma et remettre en cause le poids des exploitants dans la stratégie de diffusion des films.

A noter que le film est aussi un succès sur les réseaux de téléchargement officieux, avec un effet peut-être amplifié par le fait que le film n'est officiellement disponible qu'aux Etats-Unis et au Canada.

Source : Le Figaro