La situation donne actuellement à réfléchir, un adolescent de 16 ans est actuellement poursuivi par la justice pour apologie du terrorisme. La raison ? Il a publié sur Facebook une caricature mettant en scène un personnage avec la journal Charlie Hebdo frappé par des balles et accompagné d'un commentaire ironique.

charlie-hebdo-une-mahomet  Alors même que des millions de française se réunissaient, sous les encouragements présidentiels, dans la rue pour manifester leur attachement à la "liberté d'expression", le ministère de l'Intérieur renforce depuis son dispositif de surveillance et multiplie les condamnations justifiées par le délit d'apologie du terrorisme.

Ce seraient déjà 54 procédures qui auraient été lancées sur ce motif depuis les attentats contre le journal satirique avec des décisions rendues impliquant de trois quinze mois de prison ferme.

Mais le cas de l'adolescent est particulier. Présenté devant le parquet des mineurs de Nantes, la poursuite a été confirmée, et le jeune homme de 16 ans a été placé sous liberté surveillée préjudicielle à sa mise en examen.

Un fait relativement similaire avait déjà eu lieu mercredi dernier, il s'agissait alors d'une adolescente nantaise de 14 ans qui avait été mise en examen là encore pour "apologie du terrorisme" pour avoir outragé les agents de contrôle du tram en criant " On est les soeurs Kouachi, on va chercher les kalachnikovs".

Entre liberté d'expression et apologie du terrorisme, l'interprétation des autorités se retrouve sur un fil. Difficile aujourd'hui d'expliquer aux plus jeunes comment leurs propos peuvent être interprétés, et s'ils tombent sous le coup de l'apologie du terrorisme ou de la simple critique de mauvais gout.

Reste que la Ligue des Droits de l'Homme a déjà exprimé sa crainte de voir le réflexe sécuritaire français prendre le pas sur la liberté d'expression.

Amnesty International a par ailleurs partagé son avis sur la situation :

" La liberté d'expression ne doit pas être réservée à quelques privilégiés. L'heure n'est pas à l'ouverture de procédures inspirées par des réactions à chaud, mais plutôt à la mise en place de réponses mesurées qui protègent des vies et respectent les droits de chacun."

Source : France 3