"Les paroles s'envolent, les écrits restent". Ce proverbe latin, la NSA l'a transformé grâce à la technologie en "les paroles comme les écrits restent" depuis quelques années déjà puisque selon des informations issues des documents d'Edward Snowden et explicités par The Intercept, cela fait quasiment une décennie que l'agence de renseignement américaine utilise la reconnaissance vocale et la transcription en texte des communications audio.

NSA  Captant d'énormes quantités d'appels téléphoniques (et pas seulement les métadonnées) dont elle enregistre la très grande majorité, l'agence utilise ce mécanisme pour pouvoir traiter les informations potentielles issues de l'écoute de millions de conversations.

En transformant les conversations en texte, il est en effet beaucoup plus facile de les archiver et de piocher à loisir dedans par de simples recherches par mots-clés et passer en revue de très nombreuses communications pour trouver l'information pertinente cachée dans un très petit nombre d'entre elles, version moderne de la recherche de l'aiguille dans la botte de foin.

Ce dispositif a l'avantage de permettre à un petit nombre d'agents de surveiller des millions de conversations et il est le fruit de travaux de la DARPA démarrés au début des années 70 et qui ont évolué par la suite en plusieurs systèmes de reconnaissance vocale toujours plus performants, mais aussi avec une accélération des travaux après les événements du 11 septembre 2011.

VoiceRT NSA

Credit : The Intercept

L'article de The Intercept évoque l'un de ces programmes, VoiceRT, opérationnel depuis 2006 au moins et remplacé depuis 2013 par Spiritfire, plus performant. Et il pose une nouvelle fois la question des écoutes de masse en appelant à prendre conscience du risque permanent d'écoute.

Retranscrites et archivées dans les serveurs de la NSA, les conversations téléphoniques perdraient leur nature éphémère et l'envol promis dans le proverbe latin et deviennent du texte exploitable comme les informations que les utilisateurs peuvent laisser sur Internet, sans pouvoir ensuite les retirer ou les effacer.

Source : The Intercept