Après avoir obtenu les droits de la Premiere League anglaise et faute d'avoir récupéré ceux de la Formule 1, ce sont les droits de retransmission de la Ligue des Champions et de la Ligue Europa que vient de s'offrir l'opérateur SFR.

SFR-Sport-logo Il poursuit ainsi sa stratégie d'acquisition de contenus exclusifs dont il espère qu'ils sauront attirer de nouveaux abonnés après la saignée observée depuis le rapprochement entre SFR et Numericable et qui pourront éventuellement être proposés sous forme de bouquet chez les opérateurs concurrents.

Mais cette stratégie a un coût, et dans le cas présent il est plutôt conséquent puisque SFR a obtenu ces droits pour 370 millions d'euros annuels sur la période 2018-2021, soit un montant beaucoup plus important afin de couper l'herbe des autres candidats diffuseurs.


Une bulle sur les droits sportifs ?
Orange-logo Cette bataille sur les contenus, d'autres acteurs comme Orange l'ont déjà tentée et en sont depuis revenus, n'y trouvant pas forcément la capacité à les rentabiliser. Et c'est justement cette question du retour sur investissement qu'a posée Pierre Louette, directeur délégué d'Orange, lors du colloque NPA-Le Figaro.

"Il faudrait une base d'abonnés passionnés de foot bien supérieure à celle que l'on connaît", indique-t-il, suggérant que l'offre sur le football, aussi alléchante soit-elle, ne suffira pas à générer une demande suffisante.

Or, avec une énorme dette à réduire, SFR n'a pas vraiment une situation financière saine pour disposer d'une grande marge de manoeuvre ou supporter longtemps cette problématique de retour sur investissement. Orange s'attend donc à ce que son concurrent soit forcé à un moment donné de rétrocéder ses droits, comme cela s'est déjà fait en Espagne avec l'opérateur Telefonica, forcé de céder des lots à Orange pour s'y retrouver.

Pierre Louette a également redit qu'Orange ne compte pas jouer la surenchère sur les droits sportifs et que l'opérateur préférer négocier des accords avec les diffuseurs ou producteurs comme Canal+ sur le sport ou HBO pour les séries télévisées.

Dans le même temps, l'opérateur ne peut laisser l'offre de ses partenaires s'affaiblir sans en souffrir lui-même et il n'est donc pas exclu qu'Orange participe aux enchères de prochains droits sportifs, non pas pour les acquérir en propre mais en soutien pour sa propre stratégie de diffusion de contenus.

Source : Les Echos