Alice ça glisse

À l’occasion de ses trente ans, Ubisoft a décidé de renouveler ses licences en annonçant Steep, un titre développé dans ses studios d’Annecy. Il s’agit d’un jeu de sports extêmes en pleine montagne conçu par des développeurs spécialisés du genre. En partant de ce constat, les avantages jouaient clairement en la faveur de ce nouveau jeu, d’autant plus que le style n’est plus vraiment représenté après l’abandon de licences telles que Cool Boarders ou enore SSX. Ces derniers étant très orientés arcade, Steep cherche davantage à proposer des sensations plus proches de la réalité, tout en maximisant la communication autour d’une liberté d’action exacerbée dans la chaîne des Alpes ainsi qu’une orientation clairement axée multijoueur.

Le soft propose de prendre part à quatre types de sports : l’incontournable snowboard et le ski dans le domaine de la glisse, ainsi que le parapente et la wingsuit pour varier les plaisirs. Avant toute chose, il est utile de préciser que le jeu nécessite une liaison permanente à Internet pour jouer, une connexion aux serveurs du jeu étant requise dès l’arrivée sur le menu principal. S’il est grisant de découvrir les vastes contrées enneigées en solo, il ne sera clairement pas rare de croiser d’autres joueurs qui dévaleront les pentes devant vous. Ainsi, la dimension de découverte de spots et le fait de surfer le premier sur la poudreuse est clairement dynamitée par l’impossibilité de partir sur un trip 100 % solo.

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Le jeu ne propose pas réellement de scénario mais plutôt une ascension en quête de reconnaissance. Au début du jeu, il est question de s’essayer à quelques premières épreuves qui permettent de tester la prise en main des quatre disciplines, le fait de remporter des médailles débloquera d’autres sessions et fera grimper notre niveau. Au fil de la progression, des défis souvent sponsorisés par Red Bull seront à mener, ainsi que l’accès à d’autres versants de montagnes à explorer : Aravis, Matterhorn, Aiguille, Tyrol ou encore Mont-Blanc. Globalement, l’environnement est très vaste, permettant d’effectuer des free rides à foison et pouvant s’effectuer sur plusieurs minutes avant d’atteindre les limites imposées par les développeurs. Les décors sont variés et nécessitent une approche différente, nous forçant à adapter nos actions selon l’inclinaison des terrains et / ou les obstacles qui se présentent. En bref, il y a clairement de quoi explorer, d’autant plus que le jeu nous incite à trouver des drop zones à la jumelle, afin de débuter des descentes depuis des lieux encore vierges et offrant souvent de bonnes sensations fortes.

Nous regrettons toutefois le manque de lisibilité de la carte. Il est difficile de bien distinguer les différentes montagnes dans les menus du jeu et, surtout, les épreuves. En effet, le niveau de zoom sur la map devient vite pénible à piloter, notamment quand nous aurons réalisé un certain nombre de sessions. En raison du manque de filtres de tri, il est souvent complexe de retrouver une épreuve ou de savoir celles que nous n’avons pas encore essayé. Ce manque d’ergonomie est réellement dommage puisque cette interface est la base des déplacements dans le jeu, sauf si vous décidez de naviguer à vue en utilisant votre matériel ou directement à pieds.

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Des sensations pures

La prise en main du soft est clairement éloignée de l’arcade d’un SSX afin de proposer des sessions plus réalistes. Pour autant, il n’est pas question de contrôles rigoureux qui nécessite de longues heures d’adaptation : Steep est un jeu rapide à prendre en main qui opte pour le choix d’une simulation laxiste. En effet, les mauvaises réceptions ne sont pas très pénalisantes, au même titre que les collisions. Ainsi, les débutants peuvent clairement se lancer dans le jeu, l’apprentissage n’étant pas fastidieux et ce, dans toutes les disciplines. De fait, si l’intérêt de toucher un public relativement large est un atout commercial, les puristes seront quelque peu déçus de ne pas profiter d’une simulation. Quoi qu’il en soit, le fun est au rendez-vous, quand bien même les doses d’adrénaline ne se ressentent pas de la même manière entre le ski et le parapente.

Par ailleurs, le ski et le snowboard sont les disciplines les plus grisantes, permettant de s’adonner aux joies des tricks en sautant au bon moment et en jouant des rotations et du grab pour marquer le plus de points possibles, tout en restant vigilant sur la réception. De plus, en cas de grande vitesse, notre rider perdra clairement son équilibre, pouvant découler sur des chutes plus ou moins impressionnantes. Nous déplorons toutefois les soucis liés aux collisions, lesquelles sont gérées de façon parfois catastrophiques. Ce constat était presque attendu, puisqu’il est souvent symbolique des jeux open world. Pour le coup, il ne sera pas rare de nous retrouver bloqué dans les décors du jeu tels que des barrières ou des rochers, ce qui se révèle extrêmement pénible. La gestion de la caméra peut également se montrer pénalisante, d'autant plus qu'il n'est pas possible de la piloter nous même.

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Du côté du parapente, le gameplay se révèle moins axé sur l’adrénaline, bien que vous ferez face à quelques sueurs froides. En effet, il convient de passer à proximité les falaises et autres crètes pour prendre de l’altitude, nécessitant de frôler les décors et nous exposant au risque de s’y cogner. Cette discipline permet de gagner rapidement de la hauteur pour accéder par exemple à des drop zones mais aussi pouvoir contempler le paysage particulièrement bien modélisé. Enfin, la wingsuit est la discipline qui nécessite le plus d’entraînement. En effet, il convient de savoir gérer ses courbes, tout en frôlant les décors pour maximiser les points. Certaines épreuves plutôt retors nécessitent de nombreuses gamelles avant d’en arriver à bout.

Par ailleurs, les épreuves se basent généralement sur le fait de passer des checkpoints jusqu’à l'arrivée dans le meilleur temps possible, d’effectuer un certain nombre de points en effectuant des tricks ou encore d’atteindre une ligne d’arrivée de la façon que nous souhaitons. Dans tous les cas, c’est le score ou le temps qui permettra de décrocher une médaille, des niveaux d’expérience et du cash. Toutefois, il est important de préciser qu’il n’y a pas vraiment d’intérêt d’évoluer dans le jeu, si ce n’est débloquer de nouvelles épreuves. En effet, le cash remporté ne permet d’acquérir que des habits ou du matériel de différentes couleurs, sans incidences sur les performances in-game. Il aurait été intéressant de pouvoir débloquer des planches qui permettent de faire de meilleurs tricks ou d’aller plus vite, afin de redonner de l’intérêt et de la nouveauté au gameplay. En définitive et après quelques heures de jeu, nous tournons clairement en rond en ce qui concerne l’intérêt de progresser.

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Bac à sable entre amis

En dépit de quelques défauts précédemment notés, Steep reste un titre qui jouit de bonnes sensations de jeu et qui offre de belles expériences pour les amateurs de multijoueur. En effet, l’intérêt premier du soft se concentre dans le fait de pouvoir rider aux côtés de nos amis, dans le large environnement proposé par le soft. L’équipe de développement d’Annecy a cherché à recréer l’intérêt des vraies descentes dans la poudreuse entre potes, assurant un moment de convivialité couplée à de l’adrénaline. Par ailleurs, le partage est également au centre du jeu, avec la possibilité de revoir nos derniers rides ( via un système de mémorisation des tracés effectués ), de monter un replay et de les partager sur Internet. La fonctionnalité est plutôt intéressante, à l’heure ou de nombreuses vidéos du genre pullulent sur le Net.

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Si Steep propose une prise en main intéressante, qu’en est-il de sa partie technique ? Le jeu profite d’une bonne réalisation graphique des montagnes, proposant une belles modélisation de la neige et des décors en général, à l’exception de certains détails tels que les cabanes et autres clôtures clairement grossières, ainsi que des textures de rochers pas toujours très heureuses. Clairement, le soft assure une certaine majesté sur des paysages globaux, appuyés par des effets de lumière de qualité. C’est dans les petits détails que nous constatons les limites techniques, notamment au niveau de notre avatar : barbe et cheveux très mal modélisés, etc. Quoi qu’il en soit, le framerate reste généralement stable, à l’exception de certaines cinématiques, confirmant que les optimisations ont été suffisantes. Le jeu est également réussi sur le plan sonore avec de bons bruitages en ce qui concerne la glisse, le vent et autres petits détails qui assurent une certaine immersion. Les musiques du jeu sont également variées et peuvent être filtrées selon l’humeur ( détente, rock, électro ). On regrettera simplement les doublages français pénibles, notamment pour notre avatar.

Steep

Le jeu de sports extrêmes d'Ubisoft.

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Un mot enfin sur la durée de vie. Une dizaine d’heures est nécessaire pour atteindre le niveau 25 et débloquer l’ensemble des lieux et épreuves du jeu, ce qui se révèle assez peu. Monde ouvert oblige, l’exploration est au centre des attentions et le fait d’effectuer du free ride à notre convenance donne l’envie de se faire une petite partie de temps à autres. La prise en main étant agréable, il est intéressant de passer quelques heures en solo aux doux son de la neige ou du vent, mais aussi et surtout avec des amis en ligne afin de se tirer la bourre dans des versants plus ou moins ardus de la chaîne des Alpes.

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+ Les plus

  • Bonnes sensations de jeu
  • Vaste environnement
  • Disciplines variées
  • Très sympa entre amis
  • Bruitages immersifs
  • Superbes environnements...

- Les moins

  • ... mais les détails sont décevants
  • Connexion Internet obligatoire pour jouer
  • Pas vraiment d'intérêt de progression
  • Collisions mal gérées
  • Caméra parfois mal optimisée
  • Doublages agaçants
  • Carte peu ergonomique