Voulant prendre part à l'essor des services bancaires mobiles sans laisser les banques profiter seules du gâteau, l'opérateur Orange a annoncé Orange Bank, son propre service de banque mobile construit avec l'expertise de Groupama Banque.

Orange Bank L'initiative est ambitieuse et a demandé du temps de préparation pour concilier services bancaires et mobiles en un tout harmonieux et la mise en service a connu plusieurs reports mais les débuts ont été plutôt prometteurs, permettant à Orange d'annoncer le recrutement de 100 000 clients quelques mois seulement après son lancement.

Cependant, c'est le silence radio sur les performances d'Orange Bank depuis cette annonce, créant une certaine inquiétude chez les observateurs et analystes, d'autant plus que le sujet a été à peine effleuré lors de la présentation des résultats semestriels de l'opérateur.

Le départ du directeur général moins d'un an après le lancement d'Orange Bank n'a pas non plus contribué à rassurer. Dans un entretien au journal Le Monde, le nouveau patron, Paul de Leusse, a confirmé un certain tassement dans le recrutement, tout en continuant de gagner entre 15 000 et 20 000 clients mensuels...sans préciser combien se désengagent pour aller voir ailleurs, note La Tribune, alors que des frais d'inactivité sont activés lorsque le nombre de transactions mensuelles est très faible.

Paul de Leusse constate également que les clients d'Orange Bank sont surtout (à 60%) des familles, et non la cible initiale des jeunes censés vouloir tout faire depuis leur smartphone, et que les boutiques Orange comptent pour 60% des ouvertures de compte. Le concept de banque en ligne a encore du chemin à faire et peine à sortir des sentiers battus des services bancaires traditionnels.

L'objectif ces prochains mois sera de lancer de nouvelles offres pour tenter d'améliorer sa rentabilité. Au premier semestre, Orange Bank a en effet affiché une perte opérationnelle de 68 millions d'euros. L'agrément pour proposer du crédit à la consommation aura sans doute un rôle à jouer, ne serait-ce que pour proposer du financement de smartphone au sein des offres bancaires.

Source : La Tribune