Après la condamnation publique du Royaume-Uni, de l'Australie, la Nouvelle-Zélande et du Canada, les États-Unis inculpent sept agents russes des services de renseignement militaire de la Russie (GRU) pour des cyberattaques menées à l'échelle mondiale.

Entre décembre 2014 et mai 2018 (au moins), ils sont accusés d'avoir joué un rôle dans des intrusions informatiques qualifiées de sophistiquées et ayant servi dans le cadre de campagnes de désinformation sur la base de documents exfiltrés.

Leurs cibles… des instances sportives comme des agences de lutte contre le dopage, le Comité international olympique, la fédération internationale d'athlétisme et de football. Des cyberattaques qui avaient été largement médiatisées (le fameux groupe Fancy Bear) et bien loin d'une quelconque considération de sécurité nationale. Une autre cible a été une entreprise américaine spécialisée dans l'énergie nucléaire.

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Parmi les sept inculpés, qui figurent tous sur la liste Cyber's Most Wanted du FBI, trois font partie des douze agents du renseignement russe déjà inculpés dans le cadre de l'affaire du piratage en 2016 des réseaux informatiques du Democratic Congressional Campaign Committee (DCCC), Democratic National Committee (DNC) et de la campagne présidentielle de Hillary Clinton.

Pour quatre d'entre eux, ils ont en outre utilisé des passeports diplomatiques pour voyager à La Haye aux Pays-Bas en avril dernier. Ils ont été expulsés après une tentative de piratage via des connexions Wi-Fi des réseaux informatiques du siège de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).

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Des éléments matériel confondant ont été retrouvés dans un véhicule loué qui avait été stationné à proximité des bureaux de l'OIAC (PDF). La tentative de piratage pourrait être en lien avec l'enquête sur la substance chimique utilisée pour empoisonner un ex-agent double russe au Royaume-Uni. L'OIAC mène également des enquêtes sur l'emploi d'armes chimiques en Syrie.

Même le ministère des Affaires étrangères en France réagit aux accusations formulées par ses alliés, en gardant néanmoins une position plus mesurée. " Les faits rapportés sont graves et préoccupants. La France exprime sa pleine solidarité avec ses Alliés et avec les organisations internationales visées par de telles attaques. "

De son côté, la diplomatie russe nie une implication et dénonce une campagne de désinformation pour nuire à la Russie. Le fameux argument de la russophobie… Plusieurs pays alliés ont en tout cas décidé d'accentuer la pression sur le Kremlin.