Avec sa gamme Epyc, le groupe AMD s'est invité, non sans un certain succès, sur le segment des processeurs pour serveurs, très largement dominé par Intel. La première génération de processeurs Epyc a permis de grappiller des parts de marché et d'attirer l'attention.

La deuxième génération, nom de code Epyc Rome, devrait être celle qui portera l'estocade grâce à sa gravure en 7 nm et son architecture en chiplets, alors qu'Intel est en retard sur le 10 nm et ne pourra pas répliquer efficacement avant 2020 au mieux.

AMD Epyc Rome 03

Il lui faut maintenant de gros clients pour mettre en valeur cette offre. L'annonce de l'utilisation de processeurs AMD Epyc au sein des solutions AWS d'Amazon avait par exemple donné un coup de fouet au cours en Bourse.

AMD pourrait réaliser un autre gros coup en s'attirant les faveurs de Google qui, selon un analyste, serait de moins en moins satisfait des processeurs pour serveurs d'Intel et pourrait envisager une migration vers les processeurs AMD Epyc.

Les problèmes de vulnérabilité à répétition, avec des correctifs qui peuvent plomber les performances, ne seraient pas étrangers à une recherche d'alternatives par Google / Alphabet.

Le groupe se voit forcé de désactiver certaines fonctionnalités pour éviter les risques de fuite de données. Il a désactivé l'hyperthreading sur ses chromebooks dès la découverte des failles MDS (MicroArchitectural Data Sampling), de même que le sous-système Management Engine d'Intel sur certains serveurs. De son côté, AMD avait souligné que ses processeurs étaient structurellement peu sensibles à ce type de faiblesse.

S'il devait se tourner vers les processeurs Epyc, Google ne le fera sans doute pas d'un coup mais cela marquerait une évolution dans les rapports de force, après des années d'utilisation exclusive des processeurs Intel dans ses serveurs, et cela pourrait inciter d'autres entreprises à faire de même.

Source : Tom's Hardware