Le groupe Qualcomm, en tant que spécialiste des communications sans fil, mise gros sur la 5G, à la fois pour continuer de vendre ses puces dans les appareils mobiles et pour espérer en retirer de conséquents bénéfices en droits de licence.

Fort de son expertise et de sa R&D, la firme s'est lancée tôt dans cette nouvelle opportunité aux implications économiques gigantesques. Car au-delà de la téléphonie mobile, la 5G doit servir de support à la quatrième révolution industrielle, avec la démultiplication des objets connectés et de l'intelligence de systèmes devenant plus que jamais capables d'interagir entre eux.

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C'est ce qui fait dire à Christiano Amon, président de Qualcomm Inc., que la 5G aura la même importance qu'a eu l'électricité en son temps pour l'industrie. L'expression est éloquente à défaut de convaincre totalement.

Et pour appuyer son nouveau mantra et montrer que le temps de la 5G est enfin venu, l'entreprise de San Diego a profité de son événement SnapDragon Tech Summit pour faire un nouveau point de l'état d'avancement de ses technologies mais aussi des partenariats qui rendront la 5G tangible.

Qualcomm avait déjà réalisé des annonces à Hong Kong en octobre dernier, comme la réduction de taille des antennes 5G qui équiperont les smartphones, tandis que pour l'événement de Hawaï, l'accent est mis sur les partenaires et les timings de lancement.

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La 5G est là, affirme Qualcomm, même si c'est à partir de 2019 que les choses deviendront concrètes, avec des lancements par étape car il est difficile de tout coordonner, et d'autant plus que la 5G s'appuiera sur la 4G et le spectre non licencié (comme le WiFi) pour assurer ses promesses.

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Qualcomm peut déjà compter sur son modem SnapDragon X50, annoncé en octobre 2016 (nous y étions) et les dernières avancées ont permis de développer un appareil de référence ressemblant enfin à un smartphone standard.

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Les premiers smartphones commerciaux seront lancés à partir du premier semestre 2019 grâce au SoC SnapDragon 855 couplé à un modem X50. Du côté des lancements de réseaux 5G dans le monde, tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne.

Durant ce premier jour du SnapDragon Tech Summit, l'accent a été mis sur les efforts de Verizon et d'AT&T, avec des démonstrations réalisées à partir d'antennes 5G et d'équipements installés sur site et déployés par Ericsson.

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Les antennes 5G pour les démonstrations sur place

De nombreux travaux ont permis de développer des solutions pour répondre aux défis techniques de la 5G mmWave, capable de soutenir de forts débits mais à faible portée et avec une forte dispersion au moindre obstacle. Il a donc fallu ruser pour maintenir de hauts débits dans diverses situations (effet du feuillage ou atténuation par la pluie, récupération des signaux par rebond sur les obstacles...).

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Démonstrateur 5G de Samsung avec sa bande noire supérieure élargie dans le coin droit

Si les opérateurs US se disent prêts à se lancer dès 2019, cela ne constituera encore que des poches 5G dans un réseau essentiellement 4G (mais la 4G évolue elle aussi).

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En Europe, la situation est encore plus décousue en fonction de l'état d'avancement des différents pays, de leurs contraintes réglementaires et des attributions de fréquences. Malgré tout, les premiers réseaux devraient voir le jour l'an prochain, sur les bandes Sub-6 GHz et en mmWave.

Mais là aussi, il est pour le moment plus question d'un essaimage d'antennes 5G sur des points localisés plutôt que d'un réseau complet, laissant les évolutions de la 4G occuper le terrain plusieurs années encore.