Placer Huawei, leader mondial des équipementiers télécom, en liste noire et l'écarter des contrats commerciaux sur la 5G ne suffira pas à garantir la sécurité des Etats-Unis, estime le gouvernement Trump.

Selon le Wall Street Journal, il évalue la possibilité de pouvoir écarter tout équipement télécom qui serait produit en Chine, ce qui risque de créer une difficulté pour l'ensemble des équipementiers télécom dont une bonne partie des solutions commerciales sont fabriquées dans des usines chinoises.

Des acteurs comme Ericsson ou Nokia, ou encore Samsung, pourraient donc devoir réorganiser leur chaîne d'approvisionnement s'ils veulent maintenir leurs contrats avec les opérateurs du marché US.

Nokia 5G

Il ne s'agit toutefois que d'une mesure à l'étude parmi d'autres et qu'il n'est pas encore question de mettre en application. Elle s'inscrit dans le temps fort de la prochaine rencontre entre Donald Trump et Xi Jiping dans quelques jours à l'occasion du G20, mais dont les observateurs n'attendent pas spécialement de progrès dans les relations tendues entre les deux nations.

5G antennes Ericsson

Antennes 5G Ericsson (Hawaï, 2018)

L'affaire de la puce chinoise espionne sortie par Bloomberg en octobre 2018 et prétendument cachée dans des cartes mère pour serveurs de SuperMicro (qui a toujours démenti le fait) a sans doute marqué les esprits et fait craindre l'ajout de composants suspects dans les usines de production chinoises.

Toutefois, la montée des frais de douane pour les produits venus de Chine incite déjà les entreprises à réduire leurs approvisionnements chinois et à délocaliser vers d'autres pays.

Un autre problème lié à une telle mesure serait que les opérateurs US devraient se rééquiper pour écarter les produits d'origine chinoise, ce qui s'annonce compliqué et très coûteux, et avec le risque de retarder l'émergence de la 5G, déjà d'actualité mais à une échelle réduite à quelques poches couvertes aux Etats-Unis.

La 5G ne devant pas seulement être destinée à acheminer des communications mais aussi à gérer des infrastructures industrielles, c'est tout un pan de l'économie qui pourrait être alors impacté.

Source : Les Echos