Faut-il empêcher les équipementiers chinois de participer au déploiement des réseaux 5G au nom de la sécurité nationale et sous la pression des Etats-Unis qui mettent en balance leur coopération en matière de renseignement ?

Les prises de position des gouvernements européens ne sont pas tranchées et un bannissement direct ne semble pas être à l'ordre du jour, même si les gouvernements prévoient des mesures de surveillance particulières.

Selon une étude de la GSMA (qui regroupe des centaines d'opérateurs et organise chaque année les salons Mobile World Congress), refuser l'accès des marchés européens aux équipementiers chinois induirait pour le déploiement de la 5G un coût supplémentaire de 55 milliards d'euros et un retard de 18 mois dans l'émergence des réseaux.

La GSMA rappelle que les équipements de Huawei sont largement déployés en Europe et qu'un blocage produirait beaucoup de complications pour les opérateurs obligés de changer de fournisseur et d'adapter leurs projets de déploiement, pour la 5G mais aussi pour les réseaux 4G existants.

5G logo

Un retard de 18 mois serait très dommageable pour l'économie européenne en décalant l'arrivée des réseaux par rapport à d'autres marchés comme les Etats-Unis, dont les opérateurs ont commencé les déploiements (à petite échelle, il est vrai) et pourrait créer un manque à gagner de 45 milliards d'euros sur les cinq prochaines années.

Par ailleurs, il n'est pas dit que les autres équipementiers (Nokia, Ericsson, Samsung...) puissent absorber la demande supplémentaire créée en cas de blocage des équipementiers chinois.

Mais dès lors, que faire de la question du risque d'espionnage des télécommunications, avancé mais non formellement démontré par les Etats-Unis ?

Source : Reuters