Difficile de ne pas sentir le mouvement de l'arrivée de la 5G sur le salon MWC 2019 de Barcelone, avec les multiples annonces des premiers smartphones dotés de modems compatibles et les démonstrations sur les usages à venir, dont beaucoup restent encore à inventer.

Du Samsung Galaxy S10 5G au LG V50 ThinQ en passant par le Xiaomi Mi Mix 3G ou le Huawei Mate X, sans compter les promesses des autres fabricants et plusieurs hotspots mobiles 5G comme le HTC 5G Hub, les smartphones 5G donnent enfin une réalité tangible aux réseaux de nouvelle génération, au moins côté grand public.

Samsung Galaxy S10 5G MWC

Les annonces sont saluées à leur juste valeur et des groupes comme Qualcomm font le forcing pour démontrer que la 5G est devenue concrète dès 2019, avec un an d'avance, et ce d'autant plus que ses concurrents restent pour la plupart fixés sur des lancements l'an prochain seulement.

Du point de vue français, on ne peut que se féliciter de ce mouvement de fond...tout en s'en sentant un peu exclu. La quasi-totalité des annonces de smartphones se joue sans le marché français, et pour cause : les réseaux 5G n'y seront lancés qu'en 2020.

Il faut encore attendre l'attribution des fréquences de la 5G à l'automne 2019 et patienter quelques mois le temps que l'Arcep valide les dossiers des opérateurs, avant que ces derniers ne puissent officiellement lancer leurs réseaux.

Xiaomi Mi Mix 3 5G 03

Xiaomi Mi Mix 3 5G

Ce calendrier qui laisse filer l'année 2019 quand d'autres marchés européens seront prêts avec plusieurs trimestres d'avance, sans compter les déploiements très précoces aux Etats-Unis (certes d'abord en 5G fixe) et en Asie, conduit Stéphane Richard, PDG d'Orange, à souligner que la France a bel et bien un an de retard sur la 5G.

Venant du patron de l'opérateur historique, le constat est un peu amer et met une nouvelle fois l'accent sur un excès de régulation et de délais qui, à ses yeux, freinent l'industrie télécom et mettent le pays en retard, même si les problématiques de sécurité mises en avant dernièrement rajoutent encore des complications, et encore là aussi plus du côté de la législation que réellement techniques.

Etant donné l'impact attendu de la 5G sur l'industrie, il ne s'agit pas que d'une insatisfaction de ne pas être parmi les premiers à lancer ces nouveaux types de réseau. C'est tout un écosystème qui devra attendre et ne pourra profiter des bénéfices des réseaux 5G qu'avec du retard par rapport à d'autres régions du monde.

Autant dire que les nouveaux business models et les scénarios d'usage auront plus de chances d'émerger et de s'imposer ailleurs, tandis que l'Europe, et la France, n'auront guère d'autre choix que de suivr e le mouvement plutôt que de jouer les initiateurs...

Source : Le Figaro