2019 devait être l'année de tous les records pour le groupe chinois Huawei, tant sur son activité d'équipementier télécom grâce à l'émergence de la 5G, que sur celle de la fabrication de smartphones pour laquelle il envisageait de prendre le leadership mondial.

C'était sans compter avec le décret sur la sécurité nationale signé par Donald Trump en mai 2019 et qui fait du groupe chinois un danger potentiel pour les intérêts américains.

Huawei P30 Pro capteur photo

La crainte de liens avec les services de renseignement chinois et d'un espionnage des communications à des fins politiques, militaires et économiques a amené à passer à la loupe les relations commerciales et partenariats de la firme avec des entreprises high-tech américaines, compliquant singulièrement son activité.

Alors que s'achève 2019, le groupe Huawei indique s'attendre malgré tout à une belle hausse de 18% de son chiffre d'affaires sur l'année.

Mais parce que ce résultat est inférieur aux attentes, que les sanctions sont toujours en place et que la fin de la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis est encore loin d'avoir trouvé une issue, les dirigeants du groupe se montrent très prudents sur l'avenir du fleuron chinois.

Eric Xu, président tournant, a ainsi indiqué que "la survie sera notre première priorité" et que les obstacles mis sur sa route deviennent comme "une question de vie ou de mort".

L'année 2020 sera donc tendue, alors que différents marchés, soumis aux pressions des Etats-Unis mais aussi de la Chine, doivent se prononcer sur l'utilisation ou non d'équipements 5G de Huawei, tandis que ses smartphones de nouvelle génération peuvent encore proposer Android mais sans les services mobiles pré-installés de Google.

Huawei peut tout de même compter sur la puissance de son marché national, sur lequel il a renforcé son emprise et s'est employé à réorganiser ses chaînes d'approvisionnement pour se passer des composants et technologies américaines.

La reprise en main est également interne : Eric Xu a annoncé le licenciement de 10% des responsables du groupe les moins performants, ainsi que la réduction des équipesfournissant les moins bons résultats.

Source : Les Echos