Sans abandonner Android, le groupe Huawei a dévoilé en ouverture de son événement développeur HDC 2019 son propre OS mobile baptisé HarmonyOS et dont la déclinaison chinoise sera bien HongmengOS.

Le géant chinois pose ainsi les bases d'une alternative potentielle qui vise un usage large et polyvalent (objets connectés, smartphones, écrans interactifs, voire ordinateurs) et une conception moderne et distribuée évitant certains écueils d'Android.

HarmonyOS 02

Si un premier smartphone utilisant ce nouvel OS mobile pourrait faire son apparition en Chine prochainement, HarmonyOS est un projet de longue haleine, en développement depuis plusieurs années et qui ne verra des déploiements conséquents que d'ici un à deux ans.

Car tout reste à faire, ou presque. Et au-delà de ses caractéristiques, il y a une bataille difficile à remporter : celles des applications mobiles. Bien des OS mobiles ont cru pouvoir s'établir sur le marché mais se sont écroulés faute de disposer d'une masse d'applications mobiles suffisantes. Plus que le nombre, c'est la présence de certaines applications indispensables qui peut faire ou défaire un OS mobile.

Réduire la commission sur les revenus des applications

Et si Huawei affirme pouvoir déjà compter sur quelque 800 000 développeurs pour son nouvel écosystème, il va falloir trouver des incitations. L'une d'elle pourrait venir des montants prélevés sur les revenus générés par les applications mobiles.

Là où Google et Apple récupèrent 30% de ces revenus, qu'il s'agisse d'achat d'application, d'achat in-app ou d'abonnement, Richard Yu, responsable de la branche grand public de Huawei, a laissé entendre que cette commission pourrait tomber à 10 ou 15% avec HarmonyOS.

Huawei AppGallery

Huawei AppGallery

Huawei peut en plus compter plusieurs atouts : la puissance du marché mobile chinois (le premier au monde) et la part de marché que le fabricant y détient grâce à son leadership.

C'est sans doute aussi l'une des raisons pour lesquelles HarmonyOS / Hongmeng OS se déployé d'abord en Chine puis dans le reste du monde. Mais il ne s'agira pas de concurrencer Android frontalement : la nature ouverte et polyvalente du nouvel OS mobile le rapproche plutôt de l'initiative Fuchsia OS chez Google et c'était vraisemblablement son rôle premier avant que Donald Trump n'en décide autrement par son décret au nom de la sécurité nationale.

Ces obstacles vont d'ailleurs logiquement empêcher Huawei d'atteindre son objectif d'écouler 300 millions de smartphones, ce qui lui aurait permis de devenir numéro un mondial, devant Samsung, dès la fin de l'année.

Il reste à voir si le géant chinois parviendra à atteindre les 270 millions de smartphones écoulés cette année, qui constituent son nouvel objectif et qui seraient déjà une belle progression par rapport au volume de 208 millions d'unités écoulées en 2018.

Source : Reuters