Attention balle perdue...

Débuter Mercenaries 2, c'est un peu s'envoler pour un petit voyage assez pimenté. Au programme, soleil, bord de mer, grandes villas et autochtones assez bourrus à l'accent local prononcé (un peu trop pour être crédible d'ailleurs). Mais pas question ici de faire le touriste, ou alors, un genre de tourisme bien particulier. Comme l'indique si bien le titre du jeu, vous voilà dans l'enfer des mercenaires, sans foi ni loi si ce n'est celle de remplir des contrats et de recevoir en contre partie quelques billets verts. Voilà en gros ce à quoi il faut vous attendre. Pas de pitiés pour les lascars, surtout ceux qui n'ont pas respecté leur engagement avec vous. Mais la vie de mercenaire n'est pas de tout repos et vous vous en apercevrez assez rapidement.


Avant d'endosser le rôle d'un remplisseur de contrats plus louches les uns que les autres, il faudra choisir le personnage qui vous accompagnera tout au long de l'aventure. Trois héros vous attendent, deux hommes (dont celui à la mine patibulaire sur la jaquette) et une femme : Mattias Nilsson, Chris Jacobs et Jennifer Miu. Pour vous aider dans votre choix, un rapide descriptif vous informera de leur caractère et de leur histoire. Quel que soit votre mercenaire choisi, l'aventure se déroulera de la même façon.


Les premiers pas dans le jeu vous plongeront directement dans le bain. Vous êtes au Venezuela et devez remplir un contrat, que vous réussissez haut la main (enfin, selon votre dextérité à bien viser, à bien rester à couvert et à ne pas trop mourir). Sauf que le commanditaire de ce contrat refuse de vous payer. Les choses s'enveniment, le ton monte, tout le monde s'énerve et voilà que votre héros reçoit pour finir une balle dans la fesse droite. Profonde atteinte à la dignité en plus de ne pas être payer, votre mercenaire s'apprête donc à se lancer dans une longue aventure où la vengeance sera pour beaucoup le moteur. Vous cumulerez donc les contrats et les relations entres les différentes factions du jeu, et tous auront le même point commun, celui de vous mener au final vers vos deux ennemis jurés, Solano, celui qui ne paie pas et Blanco, celui qui a tiré dans votre popotin.

Une étrange facilité

Mercenaries 2 est avant tout un jeu bien bourrin dans lequel vous allez cumuler les destructions de décors, de véhicules et les tirs contre les ennemis. Les batailles seront donc particulièrement intenses mais pas forcément des plus compliquées. Dans un premier temps, vous vous rendrez vite compte que l'IA de vos alliés temporaires et celle de vos ennemis affleure le niveau zéro. C'est un peu trop facile quand il s'agit d'ennemis à abattre quasiment sans défense, plus délicat quand ce sont vos alliés qui se jettent dans la gueule du loup sans réfléchir et font donc rater votre mission. Vous ragerez contre ces derniers qui auront bien du mal à se montrer à la hauteur.


Heureusement, votre mercenaire sera aidé par un système de régénération de ses points de vie bien utile. Il suffira de vous mettre quelques instants à couvert pour que vous soyez de nouveau en forme. Avec une telle technique de combat, vous devriez éviter nombre de Game Over. Même les obus et les destructions de voiture ne vous feront rien, juste à part vous expulser et vous faire prendre le temps d'un instant des allures de pantin désarticulé. Le jeu ne s'encombre pas d'un réalisme poussé et ce qui devrait vous tuer dans la réalité vous laissera à peine une petite plaie. Vous prendrez donc de plus en plus confiance en avançant dans le jeu. Puisque rien ne vous touche vraiment, autant se lancer dans les missions sans inquiétudes.


Le titre lui se déroulera toujours de la même façon. On vous demandera de remplir des contrats, de créer des alliances temporaires avec les différentes factions du jeu. A force de tisser plus ou moins des liens avec chacune d'entre elle, vous ne saurez plus avec qui vous êtes amis ou non et vous essuierez ainsi des tirs ennemis au détour d'un virage, en traversant une zone. Tant pis. De toute façon, le jeu vous offrira encore une fois la possibilité de bien vous en sortir dans une situation délicate : en volant un véhicule de la faction adverse (souvent sous forme d'un QTE banal mais sympathique) vous obtiendrez une couverture qui vous permettra de vous faufiler sans encombres dans les lignes ennemies. Vous arriverez donc toujours à vous en sortir quelle que soit la situation. Si les combats se montreront très dynamiques, leur intérêt en prendra tout de même un coup à cause de cette aberrante facilité générale.


Avantages en nature

Différentes missions vous attendent, principales comme secondaires. Vos objectifs seront plus ou moins variés, certaines vous demandant de sauver des personnalités, d'autres de ramener mort ou vivant des membres de la guérilla. Le jeu vous guidera assez bien dans vos pas et vous vous retrouverez rarement les bras ballants. Si la plupart de vos contrats vous ramèneront de l'argent, certains vous apporteront d'autres avantages en nature. C'est le cas auprès des factions alliées qui vous laisseront leurs ressources : armes, essence, missiles, argent, pièces détachées, vous serez gâtés. D'autant plus que vous aurez besoin d'absolument tout ce que vous ramasserez sur votre passage, notamment quand vous ferez appel aux frappes aériennes.


Le jeu vous demandera aussi de relever des défis. Vos collègues vous lanceront des paris et vous demanderont par exemple de tirer sur des cibles dans un temps limité ou de manœuvrer avec l'hélicoptère. Ces défis vous permettront non seulement de gagner de l'argent, mais aussi de gagner quelques niveaux. Impossible donc de passer à côté, ils participeront à améliorer vos aptitudes de tirs en cours de partie. Des étapes donc indispensables et pas toujours évidentes en plus.


Un des petits plaisirs du jeu est de vous permettre de conduire près de 130 véhicules. De la moto (rose pour une mission), au 4x4 en passant par le char et l'hélicoptère, vous ne manquerez pas de moyen de locomotion. Pour les véhicules terrestres, nous l'avons vu, voler des chars ou autres se fera sous forme de QTE. Vous pourrez également vous servir de la population et voler sur la route vos moyens de locomotion. Ces derniers n'opposeront aucune résistance.
Pour les véhicules plus originaux, comme les bateaux ou l'hélicoptère, eux non plus ne vous rendront pas la tâche difficile. Tous se conduisent de la même façon en jeu, et vous n'aurez donc pas de temps à perdre sur la maîtrise de certains.


Galerie d'images

Conclusion

Mercenaries 2 est un jeu qui ne manque pas de défauts, certes. Trop facile parfois, incohérent et pas vraiment réaliste dans la majorité des cas, il peut vite se montrer aberrant aux yeux des joueurs trop exigeants. Mais il suffit de se laisser prendre au jeu et de faire avec ses quelques défauts pour que vous deveniez un mercenaire prêt à relever tous les contrats.
Dès lors, vous éprouverez un certain plaisir à arpenter le Vénézuela, à bord de plein de véhicules différents. Si le jeu s'éparpille, il dispose de quelques points agréables. Varié, facile d'accès, parfois drôle, il reste un bon petit jeu d'action. Les environnements semblent immenses, votre liberté d'action aussi.
En contrepartie de ces petits plaisirs, vous devrez faire avec des graphismes parfois rebutants, une bande son irritante au possible notamment dans les répliques de tous les protagonistes, une IA absurde, des bugs et une caméra pas toujours au top.

Le résultat final est donc déséquilibré. La frustration risque d'être votre état d'esprit récurrent sur ce titre. Mercenaries 2 se laissera découvrir mais en connaissance de cause : ne le prenez pas trop au sérieux.

Mercenaries 2 est disponible à partir de 35 €.


+ Les plus

  • Liberté de mouvement
  • Variété des missions
  • 130 véhicules disponibles

- Les moins

  • Graphismes
  • Bande son
  • Bugs récurrents