Introduction

Dans cette guerre « technologico-marketing » qui oppose deux formats ( le Blu-Ray et le HD-DVD ),  nous traiterons dans cette première partie le Blu-Ray, norme gage d’une promesse d’une capacité de stockage en l’état des choses inégalée.

Si dans les années 80, tout juste à l’émergence du CD (créé par Phillips et Sony) on nous avait annoncé qu’en moins de 25 ans la capacité de cette galette de 12 cm allait être multipliée par un peu plus de 280 ( 700Mo x 285.7 ) en prenant un Blu-ray de 200 Go on aurait sans aucun doute crié au mythe de la science-fiction !

Mais quand dans la fin des années 90 ( 1997 exactement ) sont arrivés les premiers DVD, qui, doit-on le rappeler, ont vu leur capacité grimper à 4.5 puis à 8.5 Go mettant fin à la VHS, la révolution numérique s’annonçait à grand pas.

Et depuis ce début d’année 2006, qui a vu l’apparition de deux formats concurrents soutenus par des acteurs majeurs, tant de l’industrie multimédia que par des majors et autres sociétés de production de l’industrie cinématographique, on sait que l’un des deux ne survivra pas à l’affrontement.  Et mieux encore - et c’est certainement là le point crucial de cette affaire -, pour une fois, ce sont nous autres consommateurs qui ferons office de juges et de bourreaux.


dvd vierges     Image


../..

Différences fondamentales

Au regard de cette petite galette de plastique, rien ne semble la distinguer de ce que l’on connaît déjà, et pour cause, car malgré quelques différences - invisibles a l’œil nu -, la distinction est à mettre sur le compte du type de laser employé pour lire et graver les informations. Les disques optiques stockent les informations sous forme de saignées alignées et organisées en spirale partant du centre du disque.


La finesse de ces saignées est interdépendante de la longueur d’onde du laser ( exprimée en nanomètres, 10 puissance -9 mètres ). Les CD et DVD utilisent un laser « rouge » d’une longueur d’onde de 780 et 650 nm. Le Blu-ray pour sa part utilise un laser « bleu-violet » de 405 nm qui - vous l’aurez compris - grave des saignées bien plus fines et bien plus courtes ( 0.15 µm minimal de longueur contre 0.40 µm pour le DVD, un µm correspondant à 10 puissance - 6 mètres ) ce qui permet logiquement d’obtenir une densité bien supérieure d’informations. 

Sur le schéma ci-dessous vous trouverez les différences essentielles entre les types de laser et les résultats obtenus comparés de manière visible.

Image

Mais pour obtenir une telle finesse, les fabricants ont dû employer un système ayant recours à deux lentilles que vous pouvez voir ci-dessous.

 
Image

Et la précision de gravure que requiert cette technologie est telle qu’il faut veiller à ce que le faisceau soit parfaitement perpendiculaire au disque. Pour ce faire, une matrice liquide est placée sous les lentilles afin de conserver un alignement optimum.

../..

Un support pas si différent

Les disques Blu-ray ne changent pas particulièrement, leur épaisseur reste de 1.2 mm et la position des couches est identique. En revanche, là où la première couche d’un DVD se situe à une distance de 0.6 mm de la base, sur le Blu-ray, elle se trouve à 0.1 mm, de cette façon il sera possible prochainement de multiplier par huit le nombre de couches pour atteindre une capacité de 200 Go.


Image

Cependant, la proximité de la lentille avec la surface du disque fait qu’un disque Blu-Ray doit recevoir un traitement durcisseur de sa surface protectrice. Sony, à l’origine du projet, avait envisagé d’enfermer les galettes dans des cartouches, mais heureusement et depuis que d’autres industriels ont rejoint le cartel Blu-Ray à l’instar de TDK, des traitements de surface ( type Durabis2 ) ont fait leur apparition, libérant dès lors le format d’un handicap technique et commercial certain.


Image 

Représentation des couches d'un disque Blu-Ray


Ces capacités impressionnantes sont en rapport direct avec l’émergence de la haute définition tant audio que vidéo. Pour rappel, les résolutions d’images dites HD ( Haute Définition ) sont de l’ordre de 1920 x 1080 x 30 soit 62 millions de pixels/seconde alors que la SD ( Standard Définition en anglais dans le texte ) cumule à 720 x 480 x 30 soit 10 millions de pixels/seconde. D’où l’utilité de supports capables de stocker un grande quantité de données.


En prenant l’exemple d’un disque Blu-Ray de 25 Go, vous pourrez stocker 132 minutes de vidéo HD plus trois langues audio et 95 minutes de bonus HD, et en SD, l’équivalent de 11 heures de film et trois langues également. Les vidéastes pourront pour leur part stocker sur un disque 90 minutes de vidéos non compressées au format AVI alors que l’équivalent leur aurait demandé 5 DVD " classiques ".


De fait, on imagine facilement les applications commerciales, prenons l’exemple d’une série tv populaire dont la saison comprend 24 épisodes. Il faut actuellement 5 DVD pour l’intégralité de la saison alors qu’avec le format Blu-ray, un seul disque suffirait. Un argument suffisant de nos jours, ne serait-ce que pour le gain de place dans nos habitations.


Image


 

../..

Des matériels commercialisables rapidement mais à quel prix !

Jusqu'à lors, il restait une inconnue de taille, la commercialisation des produits. Aujourd’hui les premiers supports sont commercialisés ; les BD-R et RE ( réinscriptibles ) de 25 et 50 Go sont disponibles, il ne manque que les graveurs dont on attend l’arrivée imminente au milieu du mois de mai pour certains fabricant ( Pioneer et Samsung ).

Cependant, le tarif restera élevé, et c’est là la grande faiblesse de cette technologie plus chère à produire. Il faudra compter entre 400 et 700 € pour s’offrir un graveur informatique. Les médias, pour leur part, sont commercialisés entre 15 et 45€ pièce environ.

Image

Voilà, cet état des lieux de la technologie Blu-Ray s'achève, la deuxième partie de ce dossier sera consacrée au format concurrent, le HD-DVD.