Sense About Science La question du danger potentiel des équipements de téléphonie mobile s'est faite plus pressante cette année : pressions pour obliger le ministère de la Santé à interdire la commercialisation d'un mobile pour enfants, appel à la prudence d'un ensemble de scientifiques, bien qu'ils soient obligés d'admettre qu'ils n''ont aucun élément nouveau justifiant cette montée au créneau, prise de position d'un scientifique sur la base de données non encore publiées ( et donc invérifiables en l'état actuel ), et jusqu'aux décisions judiciaires autorisant le démontage d'antennes-relais, toujours sur la base du principe de précaution.

On le constate, peu d'éléments nouveaux sont disponibles, l'étude Interphone censée trancher n'étant toujours pas publiée et les quelques micro-études réalisées ne permettent pas non plus d'obtenir des informations de qualité.

Ces éléments faussement à charge ( appel à prudence de sommités - ou de personnalités en vue - mais sans éléments nouveaux pour étayer, principe de précaution ) conduisent pourtant peu à peu l'opinion à tendre vers la thèse du danger potentiel de la téléphonie mobile.

Une organisation indépendante britannique, Sense About Science, supportée par 2000 scientifiques et spécialistes, dont des Prix Nobel, se propose de remettre la démarche scientifique au coeur de cette question ( et d'autres thèmes en vogue ) et de faire la part des choses, sans se laisser aller à des interprétations abusives reposant sur des bases aléatoires.


Un guide pour remettre les choses au point

Elle vient de publier un guide de 20 pages ( malheureusement uniquement en anglais ) intitulé Making Sense of Radiation et reprenant les différentes thématiques concernant les liens éventuels entre la santé et la téléphonie mobile : radiation et santé humaine, débat autour des antennes-relais et du WiFi, électrosensibilité, mesures de protection ( mise en garde contre les arnaques cherchant à profiter de cette crainte ).

Cette publication rappelle notamment des points extrêmement importants de méthodologie que certains scientifiques pourraient avoir oubliés, comme le fait que le résultat d'une expérience n'est valable que s'il est reproductible par d'autres laboratoires.

D'autre part, certains arguments des tenants d'un effet nocif sont battus en brèche, comme celui d'une augmentation du nombre de cas de cancers qui seraient provoqués par les téléphones portables, ou le fait que les enfants sont plus exposés à un risque du fait de la nature immature de leur organisme. Ces deux éléments ne sont toujours pas prouvés.

Cela n'exclut pas de prendre des mesures de précaution en attendant d'en savoir plus mais cela ne peut pas servir non plus à étayer la thèse de la nocivité des ondes émises par les téléphones portables.

Pour celles et ceux que la langue anglaise ne rebutent pas et qui souhaitent se faire leur propre idée de la valeur de ces informations, le guide Making Sense of Radiation est disponible à cette adresse, au format PDF. Preuve qu'il reste encore beaucoup de travail avant de faire la lumière sur ce sujet.