Les exclusivités sur les terminaux mobiles phares du moment nuisent-elles au bon fonctionnement du marché ? En France, le Conseil de la Concurrence a estimé que c'était le cas concernant le couple Orange / Apple vis à vis de l' iPhone.

iPhone 3G logo pro Depuis, les autres opérateurs français peuvent le commercialiser, avec un certain succès, SFR revendiquant 200.000 ventes et Bouygues Telecom 100.000 ( iPhone 3G et 3Gs confondus ), bien qu'ils se soient alignés sur les prix d'Orange.

Aux Etats-Unis, les exclusivités assurent également une rente aux opérateurs capables de les négocier et la situation est encore plus contrôlée au niveau des fonctionnalités pouvant être utilisées sur leur réseau.

Cette organisation du marché mobile existe depuis des années mais l'arrivée de l' iPhone, avec l'accord exclusif de distribution détenu par AT&T depuis 2007 et jusqu'en 2010, a créé une situation sans précédent, dans laquelle la concurrence se voit totalement exclue, laissant l'opérateur détenteur de l'exclusivité seul maître à bord.


Un sujet très complexe

Selon le Wall Street Journal, le Département américain de la Justice serait décidé à examiner les liens d'exclusivité entre opérateurs mobiles et fabricants de terminaux et dans quelle mesure les premiers ont pu abuser de leur position dominante et écarter les acteurs plus petits.

Il ne s'agirait pour le moment que d'une piste de travail, aucune enquête, même préliminaire, n'ayant été lancée, ce que confirment les porte-paroles des opérateurs principalement visés, à savoir AT&T et Verizon Wireless.

Si ces derniers se défendent de toute pratique monopolistique et estiment au contraire que ces exclusivités créent une dynamique entre opérateurs et entre fabricants, les associations de consommateurs ne semblent pas tout à fait de cet avis et considèrent que ces accords permettent aux opérateurs de contrôler très étroitement ce qu'il est possible de faire sur ces téléphones et de retirer ce qui ne cadre pas avec leur modèle économique, privant les utilisateurs de certaines fonctionnalités.

D'un autre côté, sans ces accords d'exclusivité, les opérateurs ne peuvent prendre le risque de subventionner largement les terminaux et de les rendre accessibles au plus grand nombre, créant un effet de masse qui s'auto-alimente.

Sans aller jusqu'à contraindre les opérateurs à limiter leurs liens avec les fabricants de terminaux, la FCC ( Federal Communications Commission ) pourrait examiner en détail ce type d'accord afin de créer toute la transparence nécessaire.

Source : Reuters