Galileo Malgré l'aventure douloureuse de la naissance du système européen de navigation par satellite Galileo, dont le plan de développement et le financement ont dû être entièrement revus ( voir notre dossier ), conduisant à une mise en service retardée de plusieurs années, l'ambitieux projet européen semblait être enfin sur de bons rails, bien que la concurrence ait pu tirer parti de ces atermoiements.

Pourtant, souligne le journal Le Monde, tous les obstacles ne sont pas levés et il semblerait que Galileo ait besoin d'un financement supplémentaire de 1,5 milliard d'euros pour être finalisé, en plus des 3,4 milliards d'euros déjà débloqués pour le projet.

Il s'agit d'une première estimation qui devrait être affinée d'ici le mois de septembre et les principaux  " coupables " de ce dérapage seraient les lanceurs. Mais après les péripéties de la recréation du projet Galileo à partir de zéro et les nombreux débats ayant fait intervenir les Etats membres, il sera difficile de refuser cette rallonge, le projet étant devenu tout autant économique et scientifique que politique face au GPS américain, au Glonass russe, au Beidu / Compass chinois et aux autres projets en cours.


Où trouver les fonds supplémentaires ?
Europe logo pro Une solution serait de décaler ce surcoût après 2013, ce qui va toutefois demander de nouvelles négociations entre Etats, alors que d'autres projets, comme Iter ( projet de réacteur à fusion nucléaire ),  font également l'objet de demandes de rallonge budgétaire.

Et si les fonds inutilisés de la PAC ( Politique Agricole Commune ) ont pu être utilisés pour assurer le financement de la première enveloppe de 3,4 milliards d'euros, il faudra trouver une autre astuce pour la rallonge.

La fenêtre de mise en service, fixée à 2013-2014, n'est donc même plus assurée. Tout au plus pourra-t-on lancer à cette date une vingtaine de satellite, ce qui ne sera pas suffisant pour assurer un signal efficace et continu, notamment pour les projets commerciaux.

Sans doute consciente de l'ampleur du surcoût à prévoir, la Commission européenne a préféré confier en janvier 2010 la fabrication des satellites à la société allemande OHB Systems plutôt qu'au groupe Astrium, économisant ainsi quelques centaines de millions d'euros.

Le journal Le Monde indique également que la Commission compte sur des lanceurs Soyouz russes pour les premiers lancements. Ensuite, il faudra vraisemblablement passer par des fusées Ariane 5, plus chères, faute d'alternatives côté russe ou chinois.

Pendant ce temps, le système GPS américain va connaître d'ici 2013 une rénovation de sa constellation, renforçant la qualité et la précision de son signal et la rapprochant de celles permises par Galileo...

Source : Le Monde