Les opérateurs télécom européens veulent que les lignes bougent du côté des régulateurs et des possibilités de consolidation, alors qu'ils se retrouvent en arrière du reste du monde en matière de déploiement des infrastructures.

Alors que des zones comme l'Amérique du Nord ne comptent que quelques opérateurs, ils sont des dizaines en Europe, c'est à dire beaucoup trop pour pouvoir s'organiser et résister correctement. Par ailleurs, ils pointent du doigt les incohérences de régulation du fait de l'existence de régulateurs nationaux dans chaque Etat membre, ce qui conduit à des situations inextricables.

A l'occasion du salon MWC 2013 de Barcelone, les représentants des grands opérateurs ( Vodafone, Deutsche Telekom, Telefonica, France Telecom ) ont rencontré des membres de la Commission européenne pour demander de nouveau des évolutions radicales, rapporte le Wall Street Journal.

Europe logo pro  Ils plaident notamment pour la création d'un marché télécom unique avec un régulateur unique et un programme unique d'harmonisation des fréquences. Et pour les opérateurs, cela passe par la possibilité de laisser les opérateurs se racheter entre eux pour consolider le marché.

Or, si la Commission européenne plaide elle-même pour la constitution d'un marché télécom unique, elle est très réticente à l'idée de voir se former des opérateurs télécom géants en Europe, avec tous les problèmes de tentation monopolistique que cela peut induire et qui se feront aux dépens des consommateurs.

Les représentants européens ne sont pas contre des efforts communs, comme la mutualisation de ressources, mais ils refusent toujours l'idée de fusions au sein des marchés. Le problème est toutefois qu'avec une quarantaine de sociétés gérant plus de 100 marques opérateurs en Europe, cela fait beaucoup d'intérêts divergents là où, aux Etats-Unis, AT&T et Verizon contrôlent à eux deux 70% du marché ( et constituent l'équivalent d'un duopole que ne veut précisément pas voir se former la Commission européenne ).

Et l'on se retrouve face au débat, qui existe aussi en France, d'une gestion du secteur télécom trop favorable au consommateur par une surrégulation artificielle contraignante  mais qui n'est pas viable à long terme d'un point de vue économique pour les acteurs du marché.

Cette question de fusion entre opérateurs d'un même marché freine d'ailleurs les ardeurs de rapprochement des opérateurs français, ceux qui ont été durement touchés par l'arrivée de Free Mobile et la baisse des prix des forfaits mobiles cherchant à trouver des appuis ou devenant l'objet de convoitises.