Cela fait plusieurs années que les soupçons s'accumulent autour de pratiques de dumping par les équipementiers chinois Huawei et ZTE pour occuper rapidement le marché européen et écarter la concurrence grâce à des aides d'Etat cachées.

L'autorité antitrust européenne a même commencé à mener une enquête de son propre chef, alors qu'elle n'agit en général qu'après requête d'un plaignant. Oui mais voilà, la Chine est un gros partenaire économique et surtout une réserve d'opportunités pour les équipementiers télécoms européens, à l'heure du déploiement des réseaux mobiles à très haut débit dont ils se sont fait une spécialité et alors que la Chine attribuera les licences 4G d'ici la fin de l'année.

Europe logo pro  Mécontenter les autorités chinoises par des sanctions contre ses équipementiers, c'est risquer de pénaliser les entreprises européennes en Chine. Certains pays, dont les équipementiers sont de véritables fleurons technologiques, ont donc rapidement exprimé des réticences vis à vis de mesures répressives.

Dans le même temps, la Commission européenne aurait apprécié de montrer qu'il n'est pas possible de tout laisser faire sur son territoire, quand dans le même temps les Etats-Unis n'hésitent pas à prendre des mesures protectionnistes pour favoriser leur industrie ou empêcher une implantation étrangère dans des secteurs stratégiques.

Le Financial Times suggère cependant que le réalisme économique pourrait l'emporter, les contrats de fourniture d'équipements pour les futurs réseaux mobiles très haut débit de géants comme China Mobile ( près de 750 millions de clients mobiles ) devenant prioritaires.

Et si les équipementiers européens pouvaient profiter de cette opportunité sous l'oeil bienveillant des autorités chinoises, l'affaire de dumping pourrait alors être enterrée. Nokia Siemens Networks, Alcatel-Lucent ou Ericsson sont dans la course aux contrats pour la 4G en Chine, de même que Huawei et ZTE, et des négociations réussies pourraient amener d'autres contrats.

Source : Financial Times