Parmi les pays fortement agacés par les révélations sur les pratiques de la NSA en matière d'écoute des communications, le Brésil a été l'un des plus prompts à afficher son indignation et à vouloir prendre des mesures radicales pour se protéger.

La puissance d'Amérique Latine est allée jusqu'à vouloir trouver le moyen de ne plus faire transiter son trafic Internet par les Etats-Unis. Elle ne pouvait donc que trouver un écho favorable dans la volonté de l'Allemagne de créer un réseau sécurisé européen mieux protégé face aux oreilles indiscrètes.

Europe logo pro  Cette volonté commune trouve une concrétisation dans l'annonce d'un accord pour mettre en place un nouveau câble sous-marin direct entre le Brésil (Fortaleza) et l'Europe (Lisbonne, Portugal), en remplacement du vieux câble existant qui ne peut guère supporter plus que les appels voix et qui oblige à passer par les câbles atterrissant aux Etats-Unis pour le trafic Internet.

Ce nouveau câble permettra de faire transiter les données Internet entre les deux zones géographiques sans passer par l'Amérique du Nord, avec l'idée de minimiser le risque d'écoutes indiscrètes qui pourraient bien aller jusqu'à l'espionnage économique mais aussi d'ouvrir une voie de communication que les Etats-Unis ne pourront pas couper unilatéralement si l'envie leur en prenait.

Le projet de câble sous-marin est estimé à 185 millions de dollars mais beaucoup de détails restent à régler, notamment sur le contrôle de la coentreprise qui posera le câble. Reuters note que cet accord se joue au milieu de négociations entre l'Europe et le Mercosur (le marché commun d'Amérique Latine) et que les Etats-Unis n'ont pas émis de critique oficielle face à ce projet qui montre tout de même la défiance de ses partenaires malgré les mesures annoncées pour réformer (un peu) les pratiques de la NSA.

Source : Reuters