Dans les fréquences sous licence qui sont encore accessibles, la bande 700 MHz (de 694 MHz à 790 MHz) doit constituer le deuxième dividende numérique, après le premier dividende qui concernait ce qui est devenu la bande 4G 800 MHz.

Antennes-4g  La bande 700 MHz (Bande UHF) est actuellement utilisée par l'audiovisuel mais elle doit être transférée à l'industrie mobile selon des modalités qui restent à définir. Un rapport de Pascal Lamy, ancien membre de la Commission européenne, remis à la commissaire européenne chargée du marché des télécommunications, Neelie Kroes, fait le point sur la question et propose un cadre " 2020-2030-2025 " pour y parvenir.

Pascal Lamy propose ainsi de réaffecter l'ensemble de la bande 700 MHz à l'industrie mobile d'ici 2020 (avec une tolérance de deux ans) mais dans le même temps de garantir l'exploitation des fréquences inférieures (de 470 MHz à 694 MHz) par le secteur audiovisuel jusqu'en 2030.

En contrepartie de l'abandon de la bande 700 Mhz au secteur mobile, le projet propose donc de sancturiser les fréquences inférieures (qui ont encore plus de pouvoir de pénétration) et d'empêcher tout projet de récupération de ces fréquences par l'industrie mobile durant la décennie suivante, hors éventuelles technologies de transmission "en liaison descendante uniquement" mais qui devront maintenir "la priorité aux réseaux primaires de radiodiffusion".

Europe logo pro  Le dernier volet du projet présenté dans le rapport de Pascal Lamy consiste à réaliser un bilan de l'utilisation du spectre UHF vers 2025 pour faire "le point de la situation et éviter une sclérose réglementaire au regard de l'évolution rapide des technologies et du comportement des consommateurs."

Pour rappel, l'Etat français avait décidé d'attribuer une partie des fréquences de la bande 700 MHz au secteur mobile, ce qui avait aussitôt déclenché un tir de barrage de l'audiovisuel qui avait critiqué le timing trop serré (dès 2016) et évoqué d'importants risques d'interférences entre services mobiles et de diffusion.

L'Etat comptait mettre rapidement en place une enchère sur cette bande pour essayer d'en tirer au moins 3,5 milliards d'euros au plus vite mais les réticences des industriels obligent à calmer le jeu. Entre des concertations prévues (les opérateurs veulent d'abord digérer l'enchère 4G sur les bandes 800 MHz et 2600 MHz) et la volonté d'utiliser l'enchère pour imposer aux opérateurs des conditions économiques et techniques (accès des MVNO, critères d'investissement...), c'est peut-être bien l'horizon 2020 qui s'imposera finalement.

Source : Portail Europa