Europe logo pro Le déploiement de la 4G en Europe n'a pas été de tout repos. L'Europe, en pointe sur la 2G et la 3G, s'est laissée distancer pour les réseaux mobiles de quatrième génération, n'initiant globalement les déploiements que 2 à 3 ans après les acteurs précoces aux Etats-Unis et en Asie.

Pour la 5G, pas question de se laisser déborder, d'autant plus que cette nouvelle génération fera plus que jamais le lien entre réseaux fixes et mobiles. Les enjeux économiques sont énormes et toute inertie pourrait mettre à mal les entreprises européennes s'engageant sur ce nouveau terrain qui apportera du très haut débit sans fil et des temps de latence très réduits, autorisant des services qui ne pouvaient exister jusqu'à présent.

Et pour ce déploiement, outre les Etats-Unis et les champions technologiques asiatiques (Corée du Sud, Japon...), il faudra sans doute aussi se frotter aux ambitions de la Chine, en décalage sur les précédents déploiements mais qui compte démontrer sa puissance avec un déploiement rapide de la 5G.

La Commission européenne a donc annoncé un grand plan d'action pour la 5G qui doit coordonner et harmoniser les efforts des différents Etats membres afin d'éviter tout retard préjudiciable pour des questions de réglementation.

Il s'agira de fournir un calendrier commun en vue des premiers déploiements dès 2020 et avant cela de définir les fréquences nécessaires, d'organiser des expérimentations préliminaires à grande échelle et entre pays européens dès 2018 et de participer à l'élaboration internationale des normes pour la 5G qui devront être établies et rendues opérationnelles au plus tard à fin 2019.


Un plan d'action ambitieux
La Commission veut donc préparer les essais préliminaires en 2017 avec la 5G-PPP avant des lancements pré-commerciaux en 2018 et vérifier que chaque Etat membre dispose bien d'un plan national de déploiement de la 5G à fin 2017, pour des usages commerciaux mais aussi pour des réseaux d'urgence et de sécurité publique.

Chaque pays européen devra par ailleurs établir au moins une grande agglomération destinée à pouvoir accueillir la 5G d'ici fin 2020 et s'engager à couvrir en 5G les principales zones urbaines et les grands axes de transport pour 2025, ce qui demandera des actions coordonnées avec d'autres plans de déploiement, comme celui de la fibre optique.

Dans le même temps, les ressources spectrales nécessaires seront identifiées d'ici fin 2016 et devront être trouvées dans trois espaces : dans les bandes en-dessous de 1 GHz, entre 1 et 6 GHz et au-dessus de 6 GHz, afin de pouvoir répondre à tous les scénarios d'usage de la 5G.

Ces ressources feront l'objet d'harmonisations pour que tous les Etats membres puissent les fournir et participer aux premiers lancements commerciaux de la 5G à partir de 2020.

Le plan d'action est vaste et complexe mais il pose un véritable cadre et des étapes sur lesquelles vont pouvoir s'articuler les efforts des acteurs industriels, européens comme internationaux, dans la préparation du déploiement des réseaux de prochaine génération.

Le calendrier de déploiement 5G tel que proposé par la Commission européenne :

- fin 2016 : identification des ressources spectrales (moins de 1 GHz, 1-6 GHz, au-delà de 6 GHz)

- 2017 : essais 5G pré-industriels en coordination avec le 5G-PPP

- fin 2017 : les Etats membres devront rendre compte d'un plan national de déploiement 5G

- 2018 : essais 5G pré-commerciaux et entre pays européens

- 2019 / fin 2019 : validation des normes 5G internationales

- 2020 : lancement des premiers réseaux 5G commerciaux

- fin 2020 : chaque Etat membre devra avoir au moins une grande agglomération "5G-enabled"

- 2025 : chaque Etat membre devra avoir couvert en 5G les principales zones denses urbaines et les grands axes de transport