Récemment se tenait une table ronde entre divers acteurs du secteur « jeu vidéo et contenu adulte » afin de discuter des écueils auxquels ils doivent faire face pour distribuer leurs créations ou produits. Sobrement – et explicitement – intitulé The Sex in Video Games panel on Selling Adult Games, cette conférence réunissait des figures connues du marché, tels que Peter Payne (responsable de distribution du site J-List spécialisé dans le contenu pour adultes - ), Gabe Zichermann du site Boonty qui est dans la distribution de jeux vidéo, Daniel Terdiman de CNET News.com et Damon Brown, journaliste et écrivain qui faisait office de modérateur.

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Il appartenait à Peter Payne, un fin connaisseur de l’univers culturel japonais, d’ouvrir les débats. Le créateur de Jlist fut en quelque sorte un pionnier dans l’introduction de ce que nous appelons le « Hentaï » dans le monde occidental. La réussite commerciale de son mode de distribution (achat en ligne ou téléchargement), alliée à une stratégie marketing efficace (encore que, secret de polichinelle, tout le monde connaît le potentiel vendeur du sexe…) a donné naissance à la création d’une nouvelle catégorie de jeux vidéo : « adult hentaï games ».

Payne continua de parler de son expérience première : comprendre et s’adapter à son public. Il identifie deux segments distincts de sa clientèle : ceux pour qui ces jeux ne sont rien d’autre que des jeux pour adultes, et ceux qui les considèrent comme partie intégrante des jap-animés. Le blog (en anglais) de Peter Payne nous donne d’intéressantes informations sur son métier de distributeur et l’importance du flair.

De son côté, Gabe Zichermann de Boonty, celui-là même qui distribua Leisure Suit Larry: Magna cum Laude pour Trymedia Systems, s’épancha sur la distribution purement digitale de contenus adultes. Il parla notamment des hésitations d’autres clients de la même boîte qui ne voulaient pas être associés à ce genre de produits. Comme partout ailleurs, le sexe fait aussi tiquer, même dans l'univers des jeux vidéo. Pour se prémunir contre tout amalgame, Zichermann préconise un catalogage bien distinct des autres genres et avoue que les remous autour des jeux vidéo pour adultes sont un véritable non-sens. Même s’il reconnaît que la présence en vitrine de ces jeux pose problème, que les marges semblent dérisoires (90% pour les vidéo clips contre seulement 30% pour les jeux « adultes ») et que la viabilité des jeux durent à peine 6 mois, Zichermann est convaincu que la recherche de nouvelles voies de distribution résoudrait bien des soucis… 

En attendant, entre censure et hypocrisie, le sexe déchaîne encore les passions (sans jeu de mot !). Du moment qu’ils nous pondent pas un nouveau  Leisure Suit Larry: Magna cum Laude

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