L'armée américaine se fait taper sur les doigts. Cette fois-ci, il ne s'agit pas de bavures à Bagdad, rassurez-vous.

En effet, le Government Accountability Office (GAO), qui sert de garde-fou financier à l'armée, pointe du doigt le coût exorbitant du développement logiciel pour les militaires.

Entre la recherche, le développement, les tests et les évaluations, le département de la Défense a dépensé la bagatelle de 12 milliards de dollars, soit 30% de son budget logiciel. Et ces dépenses ne font que croître puisque l'élément logiciel est devenu central dans la mise en oeuvre des équipements militaires.

L'armée moderne dépend de plus en plus de la fiabilité des logiciels, autant que celle du matériel.

Par exemple, la partie logicielle du programme de développement du dernier chasseur tactique tout-temps US, le F/A-22 Raptor, représente 80% du budget total. Le reste étant dédié à la production "physique" : carlingue, aérodynamisme, armement, voilure...

Dans le monde de l'aviation encore, lorsqu'un programme tel que le Joint Strike Fighter (chasseur-bombardier destiné à remplacer les F/A-18 Hornet et AV-8B Harrier actuels) déborde du cadre budgétaire, c'est généralement vers les coûts exorbitants de développement logiciel qu'il faut regarder.

La philosophie actuelle des décideurs militaires privilégie clairement la technologie sur le "bourrinage" qui caractérisait les modes opératoires de jadis. Si cela peut agir comme dissuasion, ce serait déjà une victoire. S'il n'y a pas de guerre tout court, une victoire totale...

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