Les sites de rencontre ne sont pas toujours l'occasion de faire des rencontres recommandables. C'est ce qu'a appris à ses dépens une femme qui a subi un véritable harcèlement suivi d'une usurpation d'identité sur le réseau social Facebook.

Justice logo pro  En 2011, Madame X s'inscrit sur le réseau de rencontre Meetic afin de rencontrer des célibataires. Peu de temps après, elle remarque sur Facebook qu'un profil à son nom ( associé à une de ses photos) a été créé, et que des messages tendancieux et sexuellement explicites y sont régulièrement publiés.

Le rapprochement et rapidement fait avec une de ses rencontres, un homme de 39 ans qui lui envoie des messages "menaçants". Elle arrive toutefois à faire fermer le profil en contactant les équipes de Facebook.

Malheureusement, un nouveau profil identique est presque aussitôt créé, mais cette fois l'usurpateur va plus loin, il arrive à entrer en contact avec certains des élèves de l'enseignante célibataire. " Un soir, des jeunes ont sonné à sa porte. Ils lui ont dit qu'ils venaient répondre à son annonce. Et là, elle a découvert un dialogue obscène remontant à la veille sur le faux profil de Facebook entre l'usurpateur et les lycéens. Vous imaginez la scène, l'impact sur la vie de cette jeune femme ? Elle a dû alerter sa hiérarchie. Heureusement, les jeunes ont été discrets ! " explique l'avocat de la victime, Maître Jean Surdey.

La justice, saisie du dossier, obtient rapidement l'adresse IP de l'usurpateur. Malgré plusieurs convocations à se présenter en gendarmerie, il aura systématiquement esquivé la rencontre. L'affaire a été portée devant les tribunaux, le suspect niant les faits lui étant reprochés, évoquant la possibilité d'un piratage de son ordinateur.

Les juges n'auront pas été réceptifs à ses arguments, et il a ainsi écopé d'une peine de 4 mois de prison avec sursis associé à une amende de 1000 euros et de 2500 euros au titre des dommages et intérêts pour la victime.

Poiursuivi pour atteinte à la vie privée et usurpation d'identité, il encourait une peine maximale de 1 an de prison ferme et 15 000 euros d'amende. Des sanctions jugées trop modérées et peu dissuasives selon quelques parlementaires qui ont déjà proposé de les réviser.